L'industrie du tourisme au Sénégal
Le tourisme de masse a véritablement débuté avec l'installation du Club Med au Cap Skirring. Il s'agissait auparavant de quelques curieux découvrant une Afrique nouvellement indépendante. Depuis, le Sénégal est entré dans le peloton de tête des pays africains recevant des touristes après le maghreb et l'Afrique de l'Est (Tanzanie, Kénya, etc.). Le nombre d'hôtels et de groupes hôteliers internationaux a explosé en trente ans. Trois types de tourisme, ou plutôt de touristes, coexistent dans le pays. Le tourisme de masse symbolisé par la station balnéaire de Saly, le tourisme de découverte matérialisé par des séjours plus long, plus éloigné des plages et dans des zones rurales. Les fameux Campements Ruraux Intégrés en Casamance ou les campements touristiques, qui sont de véritables gîtes, s'adressent à à ceux qui sont attirés par plus de tranquillité. Et enfin, le tourisme familial, important au Sénégal compte-tenu du très grand nombre de Sénégalais émigrés à l'étranger qui reviennent pour les vacances ou pour les fêtes religieuses.
Des «villages» entiers
se sont créés autour du tourisme. C'est le cas de Cap
Skirring, de Nianing ou de Saly.
La plaque tournante et le centre économique qu'est Dakar apporte aussi une grande quantité de touristes d'affaire
occidentaux et africains. De nombreux Français
vivent dans la capitale sénégalaise et on voit chaque été arriver des
membres leur famille. Enfin, les Sénégalais expatriés
ou étudiant à l'étranger, si leurs
revenus le permettent, retournent généralement à Dakar même s'ils sont originaires des autres provinces du Sénégal.
Aujourd'hui le tourisme constitue indirectement la deuxième ressource du pays après la pêche avec 142 milliards de CFA de recettes en 2017 (contre 98 milliards de CFA en 2002). Cependant, après des années de croissance, la dégradations des paysages, des plages ainsi que les réglementations changeantes (augmentations et baisses des taxes, instauration et suppression des visas, disparition de lignes aériennes, taxes sur les locations touristiques, etc...) ont plombé les statistiques touristiques qui stagnent depuis 2001. La situation globale du secteur est devenue en effet alarmante : un grand nombre d'hôtels ou auberges sont en vente et plusieurs ont arrêté leur exploitation en attendant une éventuelle embellie. L'ensemble de la fréquentation hôtelière a chuté de manière vertigineuse.
Le Sénégal n'est plus le pays que l'on recommandait jadis. Prix des billets d'avion plombé par des taxes iniques (plus de 160€ de taxes, un record mondial), heures de route interminables pour sortir de Dakar, insécurité urbaine en hausse constante, insécurité économique ravageuse, décisions arbitraires et inopinées, promotion du tourisme marquée par la corruption et l'amateurisme: le résultat est éloquent. La perte d'emploi touristique au Sénégal entre 2001 et 2015 serait de plus de 51%... Des villes touristiques sont totalement désertées, notamment dans le Saloum et des fleurons comme Saint-Louis, classée patrimoine mondial de l'Humanité, vivent dans le marasme touristique.
Aujourd'hui, un grand nombre de touristes préfèrent s'orienter vers des destinations plus tranquilles, plus prestigieuses ou moins chères. Les potentialités du Sénégal demeurent cependant importantes et un plan de redressement du tourisme mené par des personnes compétentes peut redoper ce secteur primordial pour l'économie sénégalaise.
Voir la page sur les potentialités touristiques au
Sénégal, classées par région et par ville.
Voir l'article sur le tourisme dans le bulletin n°19
de Planete-Senegal.com.
Voir la page sur le tourisme équitable au
Sénégal.
Voir notre
article sur l'énergie solaire au Sénégal
Hôtes et touristes au Sénégal : imaginaires et relations touristiques de l'exotisme