Les catholiques du Sénégal
Dès le XVe siècle, à l'arrivée des premiers Européens (les Portugais) le christianisme s'installe au Sénégal dans les bastions que sont Gorée et Saint-Louis. Jusqu'au XIX siècle, cette implantation du catholicisme sera circonscrite à ces zones (souvent des îles) contrôlées et habitées par des colons et des commerçants européens. La religion chrétienne progressera au Sénégal en venant des régions côtières et en s'adressant particulièrement aux communautés non islamisées (Sérère et Diola et plus récemment Bassari). Les colons portugais appuieront leurs conquêtes par la religion : la Guinée portugaise (au Sud du Sénégal) a été contrainte de se christianiser, du moins en apparence, et aujourd'hui de nombreuses communautés animistes voir musulmanes portent encore des prénoms chrétiens et des noms de famille portugais. Ce ne fut pas le cas de la colonisation française au Sénégal qui était avant tout une colonisation administrative et économique. A partir de la Révolution Française, la laïcité fut également appliquée aux conquêtes territoriales. Les nombreux missionnaires étaient donc envoyés par l'Eglise de France ou le Vatican et n'étaient déjà plus associés aux administrateurs locaux. C'est en soutenant les peuples animistes contre les tous puissants royaumes musulmans qui défient la France (Toucouleurs d'El Hadj Omar Tall au Nord, Samory Touré au Sud, etc....) que ces rapprochement se font par exemple entre la France et les Sérères contre les dominations des marabouts islamiques. Après les défaites
successives des grands chefs musulmans, la situation
se pacifie et la France entend tirer avantage
de la puissance des peuples musulmans du Sénégal
ainsi que de leur habilité au commerce.
Commence alors une concurrence acharnée
entre marabouts et missionnaires pour la conversion
des communautés animistes qui se font de
plus en plus rares sauf en Casamance.
Cependant, dans cette course à la conversion, c'est l'islam qui gagne le plus d'adeptes dans sa capacité à s'approprier cette religion : les marabouts musulmans ne sont pas arabes, ils sont sénégalais. Ce n'est pas le cas des dignitaires catholiques qui restent très longtemps européens et donnent ainsi le sentiment aux Sénégalais d'être une religion étrangère. Le principal attrait du christianisme pour les populations sénégalaises restera donc longtemps la possibilité d'intégrer, par la conversion, le cercle fermé du monde occidental et les postes de fonctionnaires subalternes réservés souvent aux sénégalais chrétiens. Ce sont les Portugais, dès le XVe siècle, qui évangélisent quelques comptoirs tels que Gorée, Rufisque, Joal ou Portudal. Au XVe et XVIe siècle, à bord des caravelles portugaises, les missionnaires viennent évangéliser les terres découvertes. Dans la région de Popenguine, au cap de Naze, un pilier de pierre marqué aux armes du Portugal et surmonté d'une croix témoigne de cette première évangélisation. Dès le XVIIe c'est le Vatican qui prend directement le relais des actions missionnaires, parfois en concurrence avec des congrégations catholiques plus "favorisées" par les rois de France, Leurs Majestés Très Chrétiennes. Après des conflits avec la Hollande et l'Angleterre, Gorée repasse aux mains de la France du Roi Soleil (qui y fera construire une chapelle) ainsi que le comptoir grandissant qui portera son nom : Saint-Louis. L'édit du 28 mai 1864, qui crée la Compagnie des Indes, l'oblige "à faire passer dans ses possessions les prêtres nécessaires aux besoins des habitants et à la conversion des indigènes et à y bâtir des églises". Juste avant le Révolution Française Gorée accueille 140 chrétiens sur 1500 habitants. A Saint-Louis en 1758 on estime la population à 1400 habitants dont 169 chrétiens. Durant ces périodes pré-révolutionnaires pafaitement retracées par le film Les Caprices du Fleuve tourné à Saint-Louis, la remontée du fleuve Sénégal marque également quelques tentatives d'évangélisation de cette zone. Après quelques petites progressions du christianisme, les guerres qu'Européens se livrent au Sénégal méneront à la reprise de Gorée par les Anglais de 1774 à 1783 et de 1800 à 1817. L'église est brûlée la nuit de Noël 1799 par un groupe de soldats. Gorée n'a plus d'église jusqu'en 1830. A Saint-Louis, la Révolution Française et la reprise de l'île par les Anglais de 1809 à 1817 marquent une nouvelle pause dans l'oeuvre missionnaire. Dès 1819, un nouvel élan religieux est amené par les soeurs de Saint Joseph de Cluny. Elle arrivent à Saint-Louis en mars 1819 et transforment l'hôpital militaire en chapelle tout en ouvrant une école pour les signares, ces jeunes filles métisses de colons français et de Sénégalaises. C'est sous une souscription lancée en 1820, que le Baron Roger (celui qui édifiera le "château" de Richard Toll plus en amont sur le fleuve) édifiera la cathédrale de Saint-Louis qui verra le jour en 1828, deux ans ans avant l'Eglise Saint-Charles de Gorée qui accueillera au milieu de XIXe plus de 3000 chrétiens. Dans le même temps la première congrégation de soeurs sénégalaise est créée : les Filles du Saint-Coeur de Marie. A Paris, en 1840, trois jeunes Saint-Louisiens sont ordonnés prêtres sous recommandation de Mère Javouhey, religieuse déjà installée au Sénégal depuis plusieurs années. Ces trois abbés (Moussa, Fridoil, et Boilat) s'établissent à Gorée, à Saint-Louis et inaugurent l'enseignement chrétien en Wolof. L'abbé Boilat fonde en 1843 à Saint-Louis, un collège secondaire, premier d'une longue série d'établissements catholiques au Sénégal. Alors que les missionnaires remplacent progressivement à partir du milieu du XIXe siècle ceux du clergé diocésain, la Petite Côte, le Sine-Saloum et la Basse-Casamance sont peu à peu évangélisées et l'ensemble des villes du pays accueille une église ou une chapelle. Dakar, alors terrain en friches situé entre les villages lébou accueille la congrégation des Pères du Saint-Esprit autorisée à s'installer dans la zone actuelle de l'hôtel de ville par les chefs locaux. Cette mission accueillera en son sein une imprimerie qui éditera des outils d'évangélisation tels qu'un catéchisme en Wolof ou un dictionnaire Français-Wolof. Avec l'urbanisation de la ville qui commence en 1857, la mission devra se déplacer à Ngazobil (juste avant Joal) où elle demeure encore aujourd'hui. Elle comprend une chapelle, un noviciat des Filles du Saint-Coeur Marie, des bâtiments d'habitation, des classes, des ateliers et pratique des essais de la culture du coton. Le gouverneur Jauréguibery met à la disposition de l'évêque Kobes jusqu'à 1 000 hectares mis en valeur par les villages qui se créent dans les environs comme Mbodiene (à quelques kilomètres de Ngazobil). Outre leurs salaires, les villageois disposent des produits de leurs propres champs. Ngasobil possède une petite huilerie qui traite les graines d'arachide et de coton. C'est dans cette mission que l'évêque Kobes fonde en 1863, la Congrégation des Frères de Saint-Joseph. L'influence chrétienne n'est introduite dans l'île de Fadiouth par le Père Diouf qu'en 1879, alors que la mission de Joal date de 1848. Les Jeunes de Fadiouth lui construisent une chapelle et une petite habitation où il réside. Le père Diouf construit une chapelle à Palmarin quelques années plus tard. L'évêque, Monseigneur Picarda, dont la résidence n'est plus à Saint-Louis mais à Dakar, fait de Popenguine en 1888, un centre de pélerinage dédié à Notre Dame de la Délivrance vénérée à Caen son diocèse d'origine.
Voir aussi la page sur Popenguine A l'intérieur du Sine, l'église de Mont-Roland est fondée en 1895 à Thiès, dans une ville qui reste islamisée. Les villages des environs comme Fandène, Thially, Thione... accueillent par contre les missionnaires. La Basse-Casamance, rétrocédée par le Portugal à la France lors du traité franco-portugais du 12 mai 1886 voit s'installer la première mission de cette région sud du Sénégal en 1888, à Ziguinchor, petite cité alors peuplé d'à peine 1000 habitants. Déjà, l'île de Carabane, à l'embouchure du fleuve Casamance avait vu un demi-siècle plus tôt se contruire la première église casamançaise, bâtie par des Bretons (photo à droite). Peu à peu des missions sont créées dans toute la région, à Brin, Bignona, Oussouye, etc... En 1939, c'est d'ailleurs en Casamance, à Ziguinchor, qu'est confiée pour la première fois à un Sénégalais une préfecture apostolique : le prêtre missionnaire du Saint-Esprit, Joseph Faye qui devient ainsi évêque. Comme
pour donner le change aux Musulmans qui rivalisent
de ferveur maraboutique avec quatre grandes congrétations
(mouride, layène, tidjane, orthodoxes)
et une multitude de plus petites, les Chrétiens
du Sénégal accueillent de très
nombreuses congrétations originaires de
plusieurs pays d'Europe. Les Maristes qui dirigent
la paroisse Saint-Paul de Grand-Yoff et le plus
prestigieux et plus grand établissement
scolaire du pays (l'école Sainte Marie
de Hann à Dakar), les Dominicains, les
Piaristes (installés à Toubacouta - Saloum et à Oussouye en Casamance), les
Frères du Sacré Coeur du Canada,
les Bénédictins installé
dans le célèbre monastère
de Keur Moussa (entre Thiès et le Lac Rose),
etc.... Les Bénédictines ont également
fondé le monastère à Keur
Guilaye à quelques kilomètres de
celui de Keur Moussa. Aujourd'hui, le clergé du Sénégal est majoritairement composé de Sénégalais. Les vocations sont nombreuses et les séminaires de Sébikotane (débartement de Thiès), de Ngasobil (département de Mbour), de Brin (département de Ziguinchor) etc..., assurent la relève. La cohabitation entre chrétiens, musulmans et animistes est sans doute l'une des plus paisible au monde. Le 7 juin 1963, Léopold Sedar Senghor, président catholique d'un pays essentiellement musulman déclarait en inaugurant la mosquée mouride de Touba " musulmans et chrétiens, nous allons prier ensemble". Après la nomination de l'évêque Joseph Faye en 1939, à la tête de la circonscription épiscopale de Ziguinchor, l'abbé Adrien Sarr en 1975 devient l'évêque de la préfecture épiscopale de Kaolack, érigée en diocèse. Mgr Lefèbvre devient le premier archevêque de Dakar en 1956. Il est remplacé en 1962 par l'archevêque Hyacinthe Thiandoum nommé à la pourpre cardinalice en 1976. La religion catholique du Sénégal a su concilier les traditions de différentes cultures du pays. Les messes chantées, souvent accompagnées de percussions africaines sont des odes à la joie. Les chrétiens diola et sérères, ont gardé des rites d'initiation qui se pratiquent régulièrement dans la religion animiste à certaines périodes de la vie. Un vieux "Notre Père" en wolof du temps des missionnaires Je vous salue Marie en Wolof : Negû nâ la, Mariâma, fês ngâ'k yiv, Borom b'ange'k yov, barké nga ti digen ni nepa, ti Jésu sa Dom u bir barké nâ. Mariâma mu selâ mi, Ndey u Yalla, nânal nu nun bakarkal yi, legi ak ta sunu vahtu'di. Amin. Je vous salue Marie en Sérère : Dâli Mariâma, mayâ fo yiv, o Yâl ohâ hé fo vo, vo barkéé nu rév vé fop, tô'bi o fud of Yésu a barkéé. Mariâma fa tidu fané, Yay Rôg, hidani in, in bakakâd, vé, ndiki fo na vahtu fa ngon in. Amini.
Le bienheureux Daniel Brottier
d'Alphonse Gilbert. Le père Daniel Brottier, béatifié
en 1984 par le pape Jean Paul II, est un héros
fabuleux de notre temps: missionnaire spiritain
au Sénégal, il se révèle un éducateur hors pair
; aumônier volontaire au front durant la guerre
de 1914, il brave le danger pour demeurer constamment
en première ligne avec ses soldats. Avec l'appui
de Clemenceau, il fonde l'Union nationale des
Combattants. Au retour de la guerre, son prestige
suscite la générosité de milliers de Français
à travers tout le pays pour édifier à Dakar le
fameux Souvenir africain.
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Le
très dynamique portail des Martyrs de l'Ouganda
à Dakar Portail catholique sénégalais : Senkto Point
Coeur Sainte-Monique au Sénégal
: Symposium des Conférences Episcopales d'Afrique et Madagascar à Dakar : Pères
piaristes à Oussouye et Toubacouta :
Si vous avez des photos d'églises et chapelles du Sénégal, n'hésitez pas à nous les envoyer en allant dans la rubrique "contact" !
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Vos contributions et commentaires sur le contenu de cette page
Salut mes frères. Je suis curé à la paroisse Saint Joseph de Niomoune fondée en 1967 par votre collègue spiritain le Père Henry GOVERS hollandais. Nous sommes en jubilé d'or de 50 ans. Je cherche en vain des noms et les périodes des prêtres spiritains qui ont servi avant, avec et après le Père GOVERS ainsi que des religieuses même si n'ayant pas loger à Niomoune. De grâce je voudrais avoir des notes de cela pour me préparer à la date de clôture du jubilé fixée pour le 28 Janvier 2018. Ma reconnaissance. Merci....
Je cherche une association ou congrégation qui dispenserait de l'aide aux enfants car j'aimerais donner de mon temps - de l'aide aux devoirs - au cours d'un séjour. Je peux enseigner l'anglais et j'ai aussi un master FLE. Merci de me donner quelques adresses si possible.
Es interesante la historia de la Iglesia,desafortunadamente,personas que se dicen refugiados sobre todo niñas o jóvenes por Internet están poniendo en mal a nuestra Iglesia, ya que alguien esta ofreciendo dinero por retirarlas de un campo de refugiados, poniendo nuestra Religión como escudo y mencionan a un sacerdote como puedo enviarles mas detalles,debemos parar esto, gracias
bnjour mes freres Je cherche du cierge pascal pour notre chapelle sise au village. Si vous disposez des infos concernant un lieu ou je pourrai m'en procurer faites moi part de ca. merci contact:775205380 email:hustlaooz@hotmail.fr
PARA: PADRE GARRY THOMOS DE: Graciela Bohórquez - DE ECUADOR Je vous demande de confirmer si Mme Sunita BELLEH KHALIFA, est logé à l'auberge de femmes, je garde des amis avec elle à une distance et que vous voulez savoir si votre amitié est sincère et q se disent chrétiens, merci.
bonjour je vient tres souvent au senagale vus que je suis catholique je prit avec vous en 2012 je vais refaire le chemin de croix du village de mbissel prion pour tous dans le monde je conner le pere etienne de mbour et jean luc ndour que jais vus en france en bretagne le pere theodore mendy
cela va nous permettre de bien connaittre la religion.merci
puis-je vous envoyer des photos que j' ai prises de personnes dans un village isolé dans la brousse dans le département de M' Bour ? merci de me répondre. Bien à vous.
Je suis à la recherche de l'adresse électronique de la responsable de la congrégation des Soeurs du Saint coeur de Marie de Dakar qui s'occupe de la réalisation de l'hôpital de la divine providence. Merci par avance de votre aide jean.omnes@free.fr yucatan
C'est vrai que la religion s'est souvent appuyée sur le pouvoir politique ou militaire pour " convertir".C'est triste et lamentable.L'église catholique a donné au monde musulman une image terrible du christianisme mais il faut savoir qu'elle ne représente pas le christiannisme originel tel que Jésus l'a enseigné. Lui a dit "Allez donc et faites des disciples des gens de toutes les nations les ENSEIGNANT à observer ces choses" Matthieu 24:18 et 19. Ceux qui préchaient devaient d'abord enseigner dans la paix et ensuite les nouveaux disciples, dument informés, pouvaient demander le baptème. La Bible est bien différente de l'idée que les musulmans en ont s'ils se réfèrent uniquement aux exemples de la chrétienté.
je suis content de cette initiative car me permettement de mieux savoir de l eglise au senegal