La contrebande au Sénégal
La contrebande est un phénomène banal au Sénégal et plus généralement dans toute l'Afrique. La multiplicité des nombreuses frontières incontrôlées font que le transport illégal de marchandises de toutes tailles et de toutes valeurs s'effectue quotidiennement sans aucun problème.
Au
Sénégal les marchandises de contrebande s'échangent
principalement avec la Gambie qui a un régime fiscal
privilégié. Il s'agit surtout de textile (rouleaux de
tissu, vêtements, etc...) . Mais les taxes douanières
perdues ne sont rien comparées aux millions perdus à
cause de marchandises achetées par des diplomates de
toutes nationalités exonérés de déclaration en douane
et qui au lieu d'être utilisées sont immédiatement revendues
pour en tirer profit. Certaines associations dites caritatives
profitent également allègrement de ces avantages et
privilèges. L'immense corruption des douaniers fait
également perdre au pays de précieuses devises. On estime
les marchandises taxées à 49% des produits importés.
Photo à gauche : la frontière
sénégalo-gambienne et ses trafics
Si les diplomates et les entreprises fraudent sur des sommes énormes, la petite contrebande est également généralisée. Malheureusement la plupart des douaniers laissent passer contre un petit dédommagement (un arrangement...). Cela va de cigarettes de Guinée Conakry vendues dans la région frontalière de Kédougou au tonneau de rhum bissau-guinéen ramené à Ziguinchor pour la famille. Il est clair qu'un énorme effort doit être entrepris pour réguler toutes ces fraudes. Les villes frontalières telles que Kaolack (avec la Gambie), Kédougou (avec la Guinée), Ziguinchor (avec la Guinée-Bissau), Tambacounda (avec le Mali) sont des réservoirs de contrebandiers. Touba, la ville des Mourides, grâce à son statut particulier est également source de nombreux trafics.
Malgré tout, il est bon de rappeler que le Sénégal a l'un des meilleur taux de perception de taxes douanières en Afrique et que les sommes récoltées sont malgré tout énorme vue la quantité de marchandises importées légalement.
Voir également l'article sur la contrebande gambienne à Kaolack dans le bulletin N°21