Le marché du travail au Sénégal
Le secteur informel : C'est une des données économiques fondamentales en Afrique puisque ce marché informel draîne la majeure partie de l'argent dans ces pays pauvres. On parle de marché informel lorsqu'on décrit un marché du travail fluide mais sans aucun contrôle étatique, statistique ou social. Les petits boulots, les femmes vendant quelques arachides, les pêcheurs de métier ou occasionnels constituent ce marché informel qui malgrè tous ses défauts fait la vitalité et le dynamisme de l'Afrique. Plutôt que de combattre de front le marché informel, l'état a pris le parti d'encourager progressivement les entreprises à rentrer dans le droit chemin du travail déclaré. Car tout travailleur de l'informel rêve de décrocher un jour un véritable contrat lui offrant la sécurité de la protection sociale et de la retraite. Les petits métiers indépendants et les artisans eux aussi commencent à se plier aux règles du droit des entreprises en se déclarant auprès des chambres de commerce.
Photo à droite : une blanchisserie à Dakar, le type même de travail "au noir".
Un certain nombre de secteurs d'activité soumis aux lois et règlementations échappent relativement au travail informal. C'est le cas de la santé, de l'assurance ou de l'enseignement.
Sénégal
: le secteur informel de Dakar de Peter Van Dijk
Meine
Développer le secteur
non structuré à Dakar de Peter VAN DIJK MEINE
Les opérateurs économiques
au Sénégal (1930-1996) de Laurence Marfaing
Les salariés : Etre salarié est le rêve de bien des Sénégalais. La sécurité, la modernité et la durée d'un tel statut sont recherchés par ces centaines de milliers de chômeurs et de travailleurs précaires qui au jour le jour tentent de gagner quelques CFA. Le salariat véritable bénéficie au Sénégal des mêmes avantages qu'en Europe : couverture maladie, allocations familiales, assurance chômage, retraite, droit syndical, etc... Les industries, l'administration, un certain nombre d'entreprises du tertiaire et les multinationales sont hélas les seules à proposer ce type de travail fixe à leurs employés. L'immense majorité des travailleurs sénégalais, même s'ils sont employés, travaillent de manière non déclarée hypothéquant ainsi leurs vieux jours. Le réflexe de déclaration est loin d'être entré dans les mœurs même s'il tend à se développer. C'est particulièrement le cas pour les centaines de milliers d'employés de maison, de jardiniers, de couturiers, de maçons, de soudeurs, de plombiers, de boutiquiers, de mécaniciens, de chauffeurs, d'apprentis, de manutentionnaires qui sont la force vive du pays mais ne bénéficient pas d'un contrat leur permettant de faire valoir leurs droits. Un conseil des Prudhommes existe au Sénégal pour régler les litiges entre employeurs et employés contractuels.
Photo à gauche : un jeune apprenti tailleur. Son apprentissage peut durer plusieurs années durant lesquelles il travaillera à l'oeil pour le patron.
Les salariés sont donc de rares privilégiés. Leur situation stable leur permet, même si le salaire est faible, d'obtenir des prêts bancaires et ainsi de faire construire une maison, d'acheter un véhicule ou d'investir dans une affaire. En outre, la plupart des pays occidentaux exigeant des fiches de salaire pour l'obtention d'un visa, on comprend que les travailleurs du secteur informel aient d'énormes difficultés à se rendre à l'étranger. La tendance au salariat déclaré est néanmoins à la hausse et chaque année une petite partie du secteur informel passe au salariat. L'émergeance de grosses sociétés de service et notamment les call centers contribue à normaliser le droit du travail.
Vidéo-reportage sur les centres d'appel (call
centers) à Dakar
Voir
aussi la page sur la réglementation et la rémunération
du travail au Sénégal
Voir
aussi le code du travail sénégalais
Site internet de la caisse nationale de sécurité
sociale :
Site internet
du ministère du travail :
Site de l'IPRES
(Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal)
:
Ajustement
structurel et emploi au Sénégal de B. Fall
Sénégal syndical et
participation responsable de M. Lo
L'état et la question
syndicale au Sénégal M. Fall