Les 5 endroits les plus sales du Sénégal
Il y une règle universelle dans la naissance des espaces de grande saleté : plus une zone est peuplée de gens misérables qui n'y sont pas nés et n'y attachent qu'une importance économique, plus elle est crasseuse. Ainsi, au Sénégal, les localités à forte immigration en provenance de villages pauvres et ruraux sont souvent d'une saleté innommable. Les activités artisanales ou industrielles qui attirent ces déplacés économiques (qui souvent décident de résider tout autour) finissent de transformer certains lieux en dépotoir. Nous avons choisi 5 villes, villages ou quartiers pour figurer dans ce palmarès des endroits les plus sales du Sénégal avec le regret de n'avoir à en sélectionner que 5. D'autres champions comme Mbour, Rufisque ou Yoff auraient pu y être présentés dans un Top 10....
Kaolack
Photo à droite : entrée de Kaolack en provenance de Tambacounda
Pour toutes ces raisons, cette cité baignant dans les ordures est une décharge à ciel ouvert qui la fait être surnommée Kradolack. Kradolack la superbe. Kradolack la magnifique. Chaque année une nouvelle épidémie nait dans les miasmes de cette ville crasseuse qu'il faudrait faire bouillir deux semaines à 90°C pour la débarasser de tous ses bacilles : épidémies de choléra, de fièvre porcine, de paludisme... Rien ne lui est épargné. Number one du palmarès.
Yarakh
Yarakh cumule elle aussi plusieurs sources de pollution. Cette localité, autrefois village de pêcheurs lébous absorbé depuis longtemps par Dakar de laquelle elle est devenue un quartier, est située dans la baie de Hann au nord-est du centre-ville de la capitale sénégalaise. Cette baie qui jadis était un lieu paradisiaque, le seul où se baigner en toute sécurité à Dakar, fait désormais partie des endroits les plus sales de la planète.
Photo à droite : la baie de Hann à Yarakh est un des lieux les plus détestables de la planète. Maudits de Dieu, le quartier et la plage sont recouverts de dizaines de tonnes d'immondices.
Les raisons sont diverses, endogènes et exogènes. Endogènes d'abord avec une activité de pêche qui comme toujours au Sénégal est particulièrement polluante : les déchets de poisson, têtes en putréfaction qui décorent les plages et dégagent une odeur pestilentielle sont légion ici. Aucun effort n'est jamais fait pour nettoyer les méfaits de cette activité. Endogène toujours avec l'absence de traitement des eaux usées domestiques et industrielles. Les foyers ainsi que les usines déversent chaque mois des millions de litres d'eau polluée directement sur la plage. Exogène enfin avec le saupoudrage par le vent marin de tonnes de phosphates stockées sur le port de Dakar qui font pousser les algues devenues mutantes à une vitesse vertigineuse. La plage est ainsi souvent recouverte de près de 20cm d'algues en putréfaction. Fin 2013, les "bailleurs de fond" (nda "les pays européens ruinés qui continuent d'envoyer des milliards d'euros en pure perte en Afrique") ont donné 33 milliards de francs CFA (50 millions d'euros) pour dépolluer la baie. Les 10% de cette somme qui resteront après l'achat de 4x4, les pots-de-vins et des rétrocommissions serviront à acheter un tracteur pour racler les têtes de poissons une fois par mois et pour financer des actions de "sensibilisation" à destination de pêcheurs et de familles qui n'en ont rien à faire. La médaille d'argent de ce palmarès revient donc tout naturellement à Yarakh.
Guet N'dar
Photo à droite : plage de Guet N'dar côté mer. Bidons qui brûlent, enfants dans les ordures et poulet coprophage ! Le cadavre d'un mouton complèterait normalement le tableau.
Curieusement le tourisme est peut-être l'une des causes de ce record : à quoi bon nettoyer le quartier puisque la crasse est une attraction touristique que les étrangers ne manquent jamais de photographier en se pinçant le nez pour garder un souvenir... Rues, plages et rives du fleuve sont toutes concernées par la pollution directement générée par l'incivilité des familles et l'activité des pêcheurs. Mais comme Dieu est grand et aime la planète et la propreté, Guet N'dar sera d'ici quelques années emporté par les flots. Une grosse tempête conjuguée avec les grandes marées et la montée de 1cm du niveau des océans provoquera un nettoyage bien mérité de ce Guet N'dar dont déjà la première rangée de maisons sur la plage est attaquée par la mer comme punition divine.
Djiffer
Mbeubeuss
Nous avons vu, avec les premières localités de ce palmarès que certaines villes du Sénégal sont des décharges à ciel ouvert. Mais il existe au pays de la Téranga une décharge municipale "officielle" : la décharge de Mbeubeuss, 140 hectares d'immondices à ciel ouvert. Mais, nous direz-vous, quoi de plus normal que le fait qu'une décharge soit sale ? La particularité de cette décharge est qu'elle est balayée par les alizés qui soufflent du nord vers le sud et transportent odeurs et sacs plastiques vers les zones urbaines à proximité qui se retrouvent dans un environnement olfactif et visuel finalement très proche de celui de la décharge. En outre, en lisière des tas d'ordures, des hameaux habités par des familles misérables tentent de vivre des déchets de Dakar. Certains ont même fait fortune dans l'ordure (3500 personnes fouillent les déchets et y récupèrent pour 13 millions de CFA par jour...). Les visites nocturnes servent également à se débarasser des nouveaux-nés non désirés (une dizaine de corps de bébés sont jetés dans la décharge chaque mois).
Photo à droite : des milliers de Sénégalais viennent fouiller quotidiennement la décharge de Mbeubeuss à la recherche d'un trésor recyclable
La démographie galopante force les autorités en charge du dépotoir à repousser chaque jour les limites du possible ! L'impossible ce sont le lac de Mbeubeuss et les nouveaux quartiers de Dakar qui ont poussé ces dernières années tout autour de la décharge. Ne pouvant raisonnablement pas pousser le contenu maléfique des bennes jusque dans les jardins de Keur Massar de Malika ou Nimzat, c'est vers les eaux hivernales désormais sataniques du lac de Mbeubeuss que les tracteurs poussent les millions de tonnes de nouveaux déchets. Le jus ainsi créé est une arme de destruction massive à disposition de l'armée sénégalaise. Un Fukushima organique dont la fermeture est envisagée au profit d'un centre "d'enfouissement" projeté à Sindia afin de faire profiter la Réserve de Bandia et la lagune de la Somone, et donc les derniers touristes assez fous pour venir au Sénégal, des milions de tonnes de déchets de la capitale.
Photo ci-dessous : le palmarès a été difficile à établir tant certaines localités en égalent d'autres dans la crasse. Ici, Yoff, où moutons et Lébous vivent joyeusement au milieu des ordures. Ici encore, la pauvreté et les lacunes de l'Etat sont un prétexte à écarter : nul besoin d'être riche pour ramasser ses ordures et les brûler. Ces milliards de tonnes d'immondices ne gênent tout simplement pas les gens qui vivent au milieu. Photo : MyriamLouviot, licence CC BY 3.0
Vos contributions et commentaires sur le contenu de cette page
Rien à en tirer de la population qui se fout pas mal de vivre au milieu d'immondices, des hautes sphères qui se gavent des millions que leur octroient les pays européens... Désespérants tout ces gens-là ... Le maître mot ? "c'est pas grave" !
Oui, terrible est le constat , oui penalise activité touristique, J4ai essaye de monte un projet aveC fEDERATION SENEGALISE DE RUGBY Cette federation a vocation sportive rugby developpement as ds son discours autre la partage , le respect , le mot responsabilisation ce qui est le cas ; Et bien aucun relais tout le monde s'en fou; Avec une organisation que j'ai couche sur papier , il y a matière a valoriser des produits , mais aussi les inombrables carcasses de voitures , les milliers de pneux , ts cela est valorisable ; TS le monde est iresponsable ,Si quelqu'un est interesse il prend contact
bonjour avez vous vu le marché de M'bourles arrières de la lagune de la Somone à N'guering les arrières de Saly le long du golf les ordures sont abandonnées tout le long des pistes à 100 m de la décharge
Mbeubeus ne peut pas être dans la course car le cimetiere de l'insalubrité.
on ferait mieux d'établir un palmarès des cités, villes les plus propres - ça inciterait peut-être à prendre conscience de la pollution galopante et puante qui envahit le pays. Mais d'abord c'est une question éducation.