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Les 5 endroits les plus sales du S�n�gal

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Il y une r�gle universelle dans la naissance des espaces de grande salet� : plus une zone est peupl�e de gens mis�rables qui n'y sont pas n�s et n'y attachent qu'une importance �conomique, plus elle est crasseuse. Ainsi, au S�n�gal, les localit�s � forte immigration en provenance de villages pauvres et ruraux sont souvent d'une salet� innommable. Les activit�s artisanales ou industrielles qui attirent ces d�plac�s �conomiques (qui souvent d�cident de r�sider tout autour) finissent de transformer certains lieux en d�potoir. Nous avons choisi 5 villes, villages ou quartiers pour figurer dans ce palmar�s des endroits les plus sales du S�n�gal avec le regret de n'avoir � en s�lectionner que 5. D'autres champions comme Mbour, Rufisque ou Yoff auraient pu y �tre pr�sent�s dans un Top 10....

Kaolack

Kaolack ne pouvait que prendre la t�te de ce palmar�s des villes les plus sales du S�n�gal. Sans doute d'Afrique. Peut-�tre m�me que la capitale du Saloum aurait une chance de m�daille aux mondiaux de la crasse avec un bidonville du Bangladesh ou du Pakistan. Il faut dire que la ville cumule toutes les sources de potentielles pollution : ville industrielle dans le centre du bassin arachidier, elle accueille plusieurs usines polluantes. Ville en bordure du Saloum, elle est entour�e d'hectares de terres nues rong�es par le sel laissant passer tous les sacs plastiques volants qui finissent par s'accrocher aux taudis ceinturant la cit�. Ville pauvre, elle est peupl�e de pr�s de 200 000 habitants qui ont d'autres soucis que l'hygi�ne publique. Ville d'immigration, elle accueille des milliers de nouveaux mis�rables illettr�s chaque ann�e qui n'ont que faire de polluer de leurs d�chets et eaux us�es une ville qui n'est pas la leur.

Photo � droite : entr�e de Kaolack en provenance de Tambacounda

Pour toutes ces raisons, cette cit� baignant dans les ordures est une d�charge � ciel ouvert qui la fait �tre surnomm�e Kradolack. Kradolack la superbe. Kradolack la magnifique. Chaque ann�e une nouvelle �pid�mie nait dans les miasmes de cette ville crasseuse qu'il faudrait faire bouillir deux semaines � 90�C pour la d�barasser de tous ses bacilles : �pid�mies de chol�ra, de fi�vre porcine, de paludisme... Rien ne lui est �pargn�. Number one du palmar�s.

Yarakh

Yarakh cumule elle aussi plusieurs sources de pollution. Cette localit�, autrefois village de p�cheurs l�bous absorb� depuis longtemps par Dakar de laquelle elle est devenue un quartier, est situ�e dans la baie de Hann au nord-est du centre-ville de la capitale s�n�galaise. Cette baie qui jadis �tait un lieu paradisiaque, le seul o� se baigner en toute s�curit� � Dakar, fait d�sormais partie des endroits les plus sales de la plan�te.

Photo � droite : la baie de Hann � Yarakh est un des lieux les plus d�testables de la plan�te. Maudits de Dieu, le quartier et la plage sont recouverts de dizaines de tonnes d'immondices.

Les raisons sont diverses, endog�nes et exog�nes. Endog�nes d'abord avec une activit� de p�che qui comme toujours au S�n�gal est particuli�rement polluante : les d�chets de poisson, t�tes en putr�faction qui d�corent les plages et d�gagent une odeur pestilentielle sont l�gion ici. Aucun effort n'est jamais fait pour nettoyer les m�faits de cette activit�. Endog�ne toujours avec l'absence de traitement des eaux us�es domestiques et industrielles. Les foyers ainsi que les usines d�versent chaque mois des millions de litres d'eau pollu�e directement sur la plage. Exog�ne enfin avec le saupoudrage par le vent marin de tonnes de phosphates stock�es sur le port de Dakar qui font pousser les algues devenues mutantes � une vitesse vertigineuse. La plage est ainsi souvent recouverte de pr�s de 20cm d'algues en putr�faction. Fin 2013, les "bailleurs de fond" (nda "les pays europ�ens ruin�s qui continuent d'envoyer des milliards d'euros en pure perte en Afrique") ont donn� 33 milliards de francs CFA (50 millions d'euros) pour d�polluer la baie. Les 10% de cette somme qui resteront apr�s l'achat de 4x4, les pots-de-vins et des r�trocommissions serviront � acheter un tracteur pour racler les t�tes de poissons une fois par mois et pour financer des actions de "sensibilisation" � destination de p�cheurs et de familles qui n'en ont rien � faire. La m�daille d'argent de ce palmar�s revient donc tout naturellement � Yarakh.

Guet N'dar

Toutes les villes de ce palmar�s ont de m�moire d'homme un jour �t� propres. Toutes sauf Guet N'dar qui, aussi loin que la m�moire des t�moins octog�naires peut aller, a toujours baign� au milieu des immondices. La situation cependant s'est aggrav�e au fil des progr�s de la science : invention du sac plastique volant, des produits chimiques d�vastateurs, du moteur � explosion, de l'allumette ou du pneu en caoutchouc. C'est donc pour son �tat de salet� autant que pour la dur�e de la performance que Guet N'dar figure � une place de choix dans ce palmar�s. Dans les rues et sur les plages de ce quartier de p�cheurs saintlouisien de 22ha de superficie, des �boueurs motiv�s pourraient sans doute r�cup�rer 2200 tonnes d'immondices. Une simple �valuation visuelle permet en effet d'estimer l'ampleur du ph�nom�ne � 100 tonnes l'hectare. Mieux que le ma�s transg�nique.

Photo � droite : plage de Guet N'dar c�t� mer. Bidons qui br�lent, enfants dans les ordures et poulet coprophage ! Le cadavre d'un mouton compl�terait normalement le tableau.

Curieusement le tourisme est peut-�tre l'une des causes de ce record : � quoi bon nettoyer le quartier puisque la crasse est une attraction touristique que les �trangers ne manquent jamais de photographier en se pin�ant le nez pour garder un souvenir... Rues, plages et rives du fleuve sont toutes concern�es par la pollution directement g�n�r�e par l'incivilit� des familles et l'activit� des p�cheurs. Mais comme Dieu est grand et aime la plan�te et la propret�, Guet N'dar sera d'ici quelques ann�es emport� par les flots. Une grosse temp�te conjugu�e avec les grandes mar�es et la mont�e de 1cm du niveau des oc�ans provoquera un nettoyage bien m�rit� de ce Guet N'dar dont d�j� la premi�re rang�e de maisons sur la plage est attaqu�e par la mer comme punition divine.

Djiffer

Djiffer capitale mondiale du yet et du murex ! Djiffer village en voie d'engloutissement. Ces deux assertions qui qualifient le village de Djiffer sont � l'origine de l'�tat d'insalubrit� dans lequel baigne le village. Celui-ci est situ� � la Pointe de Sangomar, tout au bout d'une route qui menait 20km plus au sud jusqu'� un certain jour de f�vrier 1987 o� une temp�te transforma l'ancienne Pointe de Sangomar en une �le d�sormais situ�e � 5km du village actuel de Djiffer. Aujourd'hui, au milieu des ruines des b�timents engloutis (la mer continue de manger chaque jour quelques centim�tres de village !) une population qui ne vit que de la p�che v�g�te plong�e dans un nuage de mouches et une atmosph�re impr�gn�e � tout jamais par l'odeur des poissons en train de fumer et des carcasses de coquillages en train de pourrir. Tous les h�tels ont d�sert� le village et seuls restent aujourd'hui un ou deux campements semi-crasseux. La plage c�t� mer, o� les pirogues ne d�barquent pas, est jonch�e de d�tritus et sert de d�potoir aux villageois, d�potoir qui lui-m�me fait office de garde manger aux moutons. C�t� Saloum, � 100 m�tres de la plage, c'est un paysage apocalyptique de mouches flottant sur des boyaux de poissons et coquillages mis � s�cher ou � fumer sur des pilotis plant�s sur une plage satur�e d'un jus dont l'odeur ressemblerait � du Nuoc-m�m vietnamien m�lang� � de l'ammoniaque. La vision n'est pas plus r�jouissante que l'odeur. Les ruelles sableuses de Djiffer sont � l'image de ses deux plages : d�tritus omnipr�sents et odeur m�phistoph�lique.

Mbeubeuss

Nous avons vu, avec les premi�res localit�s de ce palmar�s que certaines villes du S�n�gal sont des d�charges � ciel ouvert. Mais il existe au pays de la T�ranga une d�charge municipale "officielle" : la d�charge de Mbeubeuss, 140 hectares d'immondices � ciel ouvert. Mais, nous direz-vous, quoi de plus normal que le fait qu'une d�charge soit sale ? La particularit� de cette d�charge est qu'elle est balay�e par les aliz�s qui soufflent du nord vers le sud et transportent odeurs et sacs plastiques vers les zones urbaines � proximit� qui se retrouvent dans un environnement olfactif et visuel finalement tr�s proche de celui de la d�charge. En outre, en lisi�re des tas d'ordures, des hameaux habit�s par des familles mis�rables tentent de vivre des d�chets de Dakar. Certains ont m�me fait fortune dans l'ordure (3500 personnes fouillent les d�chets et y r�cup�rent pour 13 millions de CFA par jour...). Les visites nocturnes servent �galement � se d�barasser des nouveaux-n�s non d�sir�s (une dizaine de corps de b�b�s sont jet�s dans la d�charge chaque mois).

Photo � droite : des milliers de S�n�galais viennent fouiller quotidiennement la d�charge de Mbeubeuss � la recherche d'un tr�sor recyclable

La d�mographie galopante force les autorit�s en charge du d�potoir � repousser chaque jour les limites du possible ! L'impossible ce sont le lac de Mbeubeuss et les nouveaux quartiers de Dakar qui ont pouss� ces derni�res ann�es tout autour de la d�charge. Ne pouvant raisonnablement pas pousser le contenu mal�fique des bennes jusque dans les jardins de Keur Massar de Malika ou Nimzat, c'est vers les eaux hivernales d�sormais sataniques du lac de Mbeubeuss que les tracteurs poussent les millions de tonnes de nouveaux d�chets. Le jus ainsi cr�� est une arme de destruction massive � disposition de l'arm�e s�n�galaise. Un Fukushima organique dont la fermeture est envisag�e au profit d'un centre "d'enfouissement" projet� � Sindia afin de faire profiter la R�serve de Bandia et la lagune de la Somone, et donc les derniers touristes assez fous pour venir au S�n�gal, des milions de tonnes de d�chets de la capitale.

Photo ci-dessous : le palmar�s a �t� difficile � �tablir tant certaines localit�s en �galent d'autres dans la crasse. Ici, Yoff, o� moutons et L�bous vivent joyeusement au milieu des ordures. Ici encore, la pauvret� et les lacunes de l'Etat sont un pr�texte � �carter : nul besoin d'�tre riche pour ramasser ses ordures et les br�ler. Ces milliards de tonnes d'immondices ne g�nent tout simplement pas les gens qui vivent au milieu. Photo : MyriamLouviot, licence CC BY 3.0

Vos contributions et commentaires sur le contenu de cette page

  • par Nadine 6 votes   

    Rien à en tirer de la population qui se fout pas mal de vivre au milieu d'immondices, des hautes sphères qui se gavent des millions que leur octroient les pays européens... Désespérants tout ces gens-là... Le maître mot ? "c'est pas grave" !

  • par gilgen 4 votes   

    Oui, terrible est le constat , oui penalise activité touristique, J4ai essaye de monte un projet aveC fEDERATION SENEGALISE DE RUGBY Cette federation a vocation sportive rugby developpement as ds son discours autre la partage , le respect , le mot responsabilisation ce qui est le cas ; Et bien aucun relais tout le monde s'en fou; Avec une organisation que j'ai couche sur papier , il y a matière a valoriser des produits , mais aussi les inombrables carcasses de voitures , les milliers de pneux , ts cela est valorisable ; TS le monde est iresponsable ,Si quelqu'un est interesse il prend contact

  • par augereau marie claude 6 votes   

    bonjour avez vous vu le marché de M'bourles arrières de la lagune de la Somone à N'guering les arrières de Saly le long du golf les ordures sont abandonnées tout le long des pistes à 100 m de la décharge

  • par saykhou 2 votes   

    Mbeubeus ne peut pas être dans la course car le cimetiere de l'insalubrité.

  • par mon-oeil 5 votes   

    on ferait mieux d'établir un palmarès des cités, villes les plus propres - ça inciterait peut-être à prendre conscience de la pollution galopante et puante qui envahit le pays. Mais d'abord c'est une question éducation.