L'écopole
pour donner des ailes aux enfants de Dakarartisanat de récupération et réinsertion des 9-14 ans
© Corinne Deriot, septembre 2000
"L'intelligence se développe d'une manière multiforme. Il faut révéler en l'homme la puissance de son imagination, ce qui lui donne des solutions d'adaptation et souvent par le travail manuel. En Afrique, l'éducation passe par le travail" (Mamadou Ndiaye, animateur de l'écopole).
L'écopole ouest-africaine est située rue Félix éboué dans un quartier populaire de Dakar1, à l'est de la Grande Mosquée, grand bâtiment blanc au signe de ENDA, organisation internationale dont l'objet est l'environnement et le développement du tiers-monde et qui a été à l'origine de la création de l'école. L'Écopole est source de vie au milieu des rues boueuses et des gargotes crasseuses. Les buts de l'écopole sont les suivants :
Il y a plusieurs équipes qui travaillent dans ces locaux, et l'équipe d'écopole compte une quinzaine de personnes dont Evariste Lisheki, un Congolais installé au Sénégal depuis trois ans, responsable d'un atelier, Mamadou Ndiaye, animateur, et Abdoulaye Touré, animateur et président de l'association, que nous avons rencontrés. |
La première chose qui nous frappe ici c'est l'organisation : tout est très bien structuré et présenté sous forme de tableaux, au niveau des activités et de la gestion des enfants. Tous les enfants sont répertoriés et rassemblés par groupes, avec des slogans tels que "Pour que le pays puisse avancer." Ici, c'est toute une philosophie, nous explique Abdoulaye Touré : "dans le quartier, il y a des ressources qu'il faut savoir exploiter. Notre atout, c'est d'aller voir les commissaires de police par exemple, pour les gosses en rupture ; nous pouvons intervenir." Corinne Deriot : Qui s'intéresse à l'écopole à Dakar ? Abdoulaye Touré : En général, ce sont les associations de quartier, les groupements de femmes, les enfants, les jeunes, les écoles, parce qu'il y a un partenariat avec les écoles. Il y a des rencontres culturelles sous forme de théâtre. A partir de demain 23 octobre, il y a une cinquantaine jeunes qui vont venir ici en vue d'avoir une formation qui va s'articuler autour de plusieurs compétences notamment la mécanique, etc. Il y a trois ateliers pour les garçons :
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C.D. : Quels sont les ateliers d'écopole ? A.T. : Ici, il y a quatre ateliers pour les filles :
L'objectif est de former les jeunes pour qu'ils puissent se réinsérer dans le quartier et qu'ils puissent à leur tour former d'autres enfants. C.D. : Vous avez ici des enfants de 9 à 14 ans. Que se passe t-il lorsqu'ils ont atteint l'âge limite et qu'ils ont passé des années à l'écopole ? Est-ce que vous les suivez ? A.T. : Parfois, il nous est difficile de nous départir des enfants qui ont dépassé l'âge de 14 ans. Il y a une certaine entente et un désir de pouvoir continuer. Et ces enfants qui ont dépassé l'âge de 14 ans veulent être des encadreurs de demain. Il s'agit de l'association des "aspirants". L'objectif aussi, c'est de montrer aux gens que c'est pas l'argent qui peut résoudre toujours les choses bien que ce soit nécessaire et vital mais qu'il faut savoir regarder autour de soit avec un nouveau regard. Ce nouveau regard consiste à exploiter son environnement dans tous les domaines, dans tous les sens. Un jeune s'approche de nous>>> Na nga def ? Voici un jeune qui
était en rupture et dont on a eu à s'occuper
et qui est pêcheur maintenant. Il gagne sa
vie avec la pêche. C'était un jeune qui s'adonnait
à la drogue. |