Télécommunications et médias au Sénégal
Presse : Il existe de nombreux quotidiens au Sénégal ainsi que plusieurs hebdomadaires. La liberté de la presse n'est plus respectée depuis 2003. L'ensemble des organisations internationales a désormais mis le Sénégal dans la liste noire des républiques bananières. Le nombre de journalistes emprisonnés entre 2004 et 2007 bat tous les records. Plusieurs directeurs de journaux dont le plus célèbre, Madiambal Diagne du Quotidien, ont fait de longs séjours en prison pour lèse majesté... On se souvient également en 2006 de la fermeture de Sud Quotidien pour avoir diffusé une interview de Salif Sadio, indépendantiste casamançais. La "dépénalisation de délits de presse", transformant les procès pénaux en procès civil évitant ainsi des peines de prison aux journalistes est sans cesse repoussée et c'est une épée de Damoclès qui demeure sur la tête de la profession...
La qualité de la presse est hélas très moyenne en raison d'un manque de budget féroce qui pousse de nombreux journalistes à se contenter de relater les dépêches d'agence ou de transcrire les informations en fonction des intérêts du "plus offrant" au détriment d'une réelle investigation.
Parmi les quotidiens, on peut citer Walfadjiri (l'Aurore), qui ne fait aucun cadeau au gouvernement et se veut plutôt moderne. Les articles sont en outre d'assez bonne qualité même si hélas certains correspondants régionaux (comme Mané en Casamance) écrivent les articles en fonction des enveloppes qui leur sont confiées. Le Soleil, premier quotidien national est devenu au lendemain de l'élection présidentielle de mars 2000 le plus vendu et le plus complet. Il est hélas souvent peu objectif, les journalistes se contentant d'aller dans le sens du poil du gouvernement. Le retournement de veste au lendemain de la victoire d'Abdoulaye WADE a été assez risible pour ce journal qui a été le porte-voix de l'ex-président DIOUF. Sud Quotidien fait également partie du trio de tête des quotidiens sénégalais. Il est plutôt du côté de l'opposition sénégalaise même depuis la victoire d'Abdoulaye WADE. D'autres quotidiens aux ventes beaucoup plus marginales subsistent tant bien que mal : le Quotidien, le Matin, Il est Midi, le Témoin, etc...
Enfin la presse "à scandales" connait un véritable boom au Sénégal. Rac Tac, Teuss, Tolof ou Check Down sont autant de journaux-poubelles qui grâce aux histoire graveleuses et détails sordides attirent un public toujours plus large (chacun de ces titres tire à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires...). Avec des titres aussi éloquents que "un accroc du sexe surpris par son épouse en train de répandre son sperme sur le visage de sa fille adoptive", ou "il a violé le cadavre de sa belle-mère", il est clair que ça ne vole pas haut. Mais les Sénégalais adorent... Si bien que la presse classique qui s'indigne de ces journaux à scandales verse elle aussi dans les détails sordide pour augmenter les ventes. Pas un jour ne passe désormais sans qu'un viol d'enfant ne soit décrit dans le Quotidien ou Walfadjiri avec force de détails passionnants du genre : "l'entrejambe de la petite était plein d'un liquide gluant"....Bref, c'est toute la presse sénégalaise qui est en train de toucher le fond de l'abjection entraînée par les journaux racoleurs. Fin mai 2007, la plupart des directeurs de publications de ces titres ont été emprisonnés et mis en examen pour "atteinte aux bonnes moeurs". Même si on peut regretter cette nouvelle atteinte à la liberté de la presse, on ne peut que se réjouir de la prise de conscience des autorités face au fléau que constituent ces journaux.
Pour les hebdomadaires on peut citer le Cafard Libéré (qui se veut satirique mais n'est qu'un mauvais plagiat du Canard Enchaîné) ou le Nouvel Horizon, hebdomadaire d'information politique et économique de bonne qualité.
Des journaux internationaux imprimés en France tels que Jeune Afrique ou Amina et Diva (magazines féminins) sont aussi très vendus. Enfin, les programmes télévisés hebdomadaires recensant toutes les chaînes disponibles au Sénégal (Canal+, TV5, CFI, MCM, MTV, CNN, RTS, 2M, etc...), ainsi que les journaux de turfistes (pour les joueurs de PMU), sont dans la plupart des kiosques. La presse gratuite a également percé au Sénégal. C'est la cas du journal d'annonces Tam-Tam.
Venez lire ces journaux au jour le jour sur la page Infos/Médias de Planete-Senegal.com
Radio : Plusieurs radios de partagent les ondes au Sénégal. La quasi totalité du territoire reçoit les programmes de radios FM ou Grandes Ondes. Dakar est bien-sûr la mieux lotie. En FM, on peut citer Nostalgie Dakar (filiale du groupe français) qui diffuse de la variété internationale mais aussi de la musique africaine jeune. Les plus populaires sont également SUD FM, (filiale du journal SUD Quotidien), d'assez bonne qualité, Radio DUNYIA, qui se contente pour un grosse part de son programme de retransmettre les prières et chants religieux mourides, Walfadjiri (filiale du journal Walfadjiri), Africa N°1, radio panafricaine émettant en FM à Paris et depuis Paris et Libreville qui permet d'être en permanence au courant de l'actualité africaine et des musiques noires, RFI (Radio France International), radio d'information du service public français, RFM, etc...
Télévision : Il n'existe qu'une chaîne nationale au Sénégal, la RTS. De piètre qualité elle ne fait l'écho que des opinions du régime. Suivi du déplacement du "chef de l'état", discours du "chef de l'état" à Tivaouane, conférence de presse du "chef de l'état" à New York. Il n'y a que quand le "chef de l'état" fait caca qu'il ne passe pas à la télévision. Le journal télévisé de la RTS devient donc très vite lassant. Quelques bons films passent néanmoins de temps en temps mais en règle générale c'est assez minable. En dehors de la chaîne nationale RTS, deux autres chaînes hertziennes diffusant presque exclusivement des clips musicaux émettent au Sénégal. Ces chaînes sont disponibles sur la majeure partie du territoire national.
Heureusement pour les habitants les plus fortunés du Sénégal, Canal Satellite Horizons permet de recevoir toutes les chaînes habituelles du satellite (chaînes françaises, chaînes cinéma, chaînes de sport ... et bien évidemment les films de cul qui attirent bon nombre de clients y compris au Sénégal...). Le prix des abonnements et des équipements à Canal Satellite a considérablement diminué et une large classe moyenne y a accès aujourd'hui.
Si vous êtes en dehors du Sénégal, vous pourrez suivre par satellite les programmes de la chaîne nationale RTS (la couverture de Intelsat 801 est hémisphérique, on peut donc recevoir la RTS sur tout le continent africain et dans une bonne partie de l'Europe et de l'Asie) :
Un
téléspectateur se trouvant dans
la zone de couverture d' Intelsat 801, disposant
d'une antenne parabolique d'au moins
3.5 mètres de diamètre, munie d'un
récepteur satellite numérique, pourra
recevoir les programmes de la Télévision
Sénégalaise ; il lui suffit de pointer
sa parabole sur le satellite Intelsat 801 qui
est à 328.5° Est, et de programmer
les informations techniques (voir réglage
récepteur). Par exemple une personne résidant
au Gabon (longitude 9.76 E, latitude 0.79 N) doit
orienter sa parabole avec les coordonnées
suivantes : Angle d'azimut : 269.13°
- Angle d'élévation : 42.34°. NB : La vidéo et l'audio étant codés en MPEG-2, il faut un récepteur adéquat (capable de décoder ces signaux numériques). |
||
STATION : DKR- 03F2 | SATELLITE:IS- 801 (328.5) degEST (Intelsat 801) | LNB freq low 5150 MHZ (universa) |
Transponder 03718 MHZ |
Symbol Rate 04881 Ksps | Polarisation RIGHT |
Vidéo PID 00033 | Audio PID 0034 | Per PID 08190 |
Un récepteur satellite audio peut vous permettre de recevoir les signaux de la Chaîne Internationale et de la Chaîne Nationale sur les fréquences suivantes : | ||
Fréquence de la chaîne nationale : 3721.4250 MHZ, fréquence de la chaîne internationale : 3721.8175 MHZ |
Site web de la RTS et site de Canal Satellite Horizons
Téléphone : La téléphonie fixe au Sénégal est très peu répandue et s'est largement faite distancer ces dernières années par la téléphonie mobile. Toutes les villes et grands villages du Sénégal sont néanmoins connectés au réseau Orange de la Sonatel, filiale de France Télécom, qui détient le monopole des lignes fixes. Le réseau est d'assez bonne qualité et offre toutes les possibilités techniques des pays riches (transpac, numéris, etc....). Grâce aux nouvelles technologies, des petits villages n'ayant pas encore le courant peuvent accéder au téléphone. Ce sont les clients professionnels (entreprises, télécentres, administrations, etc...) qui ont longtemps constitué le gros de la clientèle fixe. L'avènement de la technologie internet haut-débit ADSL au Sénégal a néanmoins redonné un regain d'intérêt à la téléphonie fixe puisque pour bénéficier de l'ADSL il faut nécessairement une ligne fixe.
Le code international du Sénégal est le 221, ce qui signifie que pour appeler un correspondant il vous faut faire de l'étranger le 00221+XXX XX XX XX. A savoir : les numéros de téléphone au Sénégal ont 9 chiffres (depuis le 7 octobre 2007), ceux commençant par 76 et 77 sont des portables, ceux commençant par 338 sont dans la presqu'île du Cap-Vert (Dakar, Rufisque, Ngor, Ouakam, banlieue, etc..). Les numéros des provinces du Sénégal commencent quant à eux par 339.
Voir
aussi la page sur les moyens et tarifs pour téléphoner
au Sénégal pas cher !
Voir
aussi la page sur la nouvelle numérotation en
vigueur au Sénégal depuis le 7 octobre
2007
Téléphonie mobile : Deux opérateurs concurrents proposent abonnements et cartes sans abonnement pour les téléphones cellulaires (un troisième opérateur doit s'implanter en 2008). Le premier est Orange (filiale de France Télécom). Le second est Tigo (marque Sentel). C'est Orange qui rassemble le plus de clients au Sénégal. Le prix des puces (cartes SIM) a considérablement baissé : 5000CFA (avec 5000CFA de crédit) pour la puce Orange et 2000CFA (avec 1000CFA de crédit) pour Tigo. La couverture est sensiblement équivalente pour les deux opérateurs et 85% de la population vit dans une zone couverte par l'un ou l'autre des réseaux. Le nombre d'utilisateurs de la téléphonie mobile est très largement supérieur à celui de la téléphonie fixe et la plupart des familles, y compris les plus modestes, disposent aujourd'hui d'un téléphone GSM (en 2012 environ 71% des Sénégalais possèdent un téléphone mobile).
Photo ci-dessous à gauche : télécentres et boutiques de téléphonie mobile à Mbour (photo C. Montaillié)
Les accords de roaming permettent aux clients sénégalais de se connecter aux différents réseaux nationaux durant leurs voyages et vice-versa. Les nouvelles technologies relatives aux téléphones mobiles ont fait leur apparition au Sénégal : GPRS, MMS, connexion internet mobile, etc... Les services commerciaux qui vont avec aussi... SMS surtaxés pour une dédicace à la télévision, téléchargements de sonneries, etc... bref tout ce qu'il faut pour piéger et ruiner un maximum des utilisateurs qui souvent sont modestes.
Voir
aussi la page sur la nouvelle numérotation en
vigueur au Sénégal depuis le 7 octobre
2007
Site internet
de Orange et site internet de Tigo
Couvertures Orange et Tigo au 1er juin 2007
(cliquez les cartes pour les agrandir)
Internet : L'internet a considérablement progressé au Sénégal et le pays fait partie des mieux connectés en Afrique. En l'an 2000, une dizaine de providers se partageaient le marché depuis 1995, année qui a vu la naissance du Métissacana, premier cybercafé d'Afrique de l'Ouest. Ce dernier est d'ailleurs devenu un temps le principal fournisseur d'accès du pays. Aujourd'hui les plus faibles ont rendu l'âme et il ne reste plus que deux FAI grand public : Orange (anciennement Sentoo) filiale de France Télécom, et ARC informatique, un opérateur local indépendant. C'est cependant Orange qui rafle l'immense majorité des abonnements.
L'ADSL est arrivé au Sénégal
en mars 2003 et depuis s'est répandu très
vite sur l'ensemble du territoire. La plupart des villes
sont aujourd'hui couvertes par l'internet haut-débit
: outre la capitale, l'internet haut-débit est
disponible à Saint-Louis, Louga, Ziguinchor,
Saly, Cap Skirring, Mbour, Thiès, etc... Les
offres commencent à 512ko pour aller jusqu'à
2Mo et les prix proposés pour les abonnements
sont parmi les plus bas d'Afrique et sont en baisse
constante. En outre de nouvelles offres, uniques sur
le continent comme la télévision par ADSL,
sont proposées depuis 2007. La qualité
de connexion est en outre très bonne grâce
à des liaisons en fibres optiques redimensionnées
chaque année et qui offrent un ping vers le France
meilleur que celui qui sépare l'Europe des Etats-Unis.
Le nombre de foyers équipés reste cependant
marginal mais les cybercafés étant nombreux,
chaque Sénégalais peut avoir un accès
au net à moins d'un euro de l'heure...
En dehors des zones ADSL, les connexions RTC classiques
restent disponibles pour un prix relativement raisonnable
puisqu'une connexion RTC illimité (en 56k théorique)
coûte environ 10.000CFA par mois (15€).