Origine des cauris
Les cauris ou Cypraea moneta, sont de petits coquillages
import�s des Îles Maldives. Ils ont constitu� la plus ancienne monnaie chinoise
connue. Leur nom vient du mot sanskrit kaparda ou kapardika tranform� par les Anglais en cauri ou cowri.
Ils auraient �t� amen�s par les Arabes sur les c�tes orientales de l'Afrique.
A Madagascar, l'art de la divination, qui se fait par des grains (sikidy)
est �galement d'origine arabe.
El�ments de g�omancie
La g�omancie (art de deviner l'avenir en jetant de la terre ou
des cailloux au hasard d'apr�s les figures qui en r�sultent) se fait notamment
par les d�s, les osselets, les noix de coco (en Polyn�sie). Selon la religion
des Yoruba (des Afro-Br�siliens notamment) certains devins n'officient qu'avec
des coquillages. A Cuba, selon cette m�me religion, les devins, outre les coquillages,
se servent de noix coup�es en deux.
Selon certains auteurs, la g�omancie peut se rattacher � des
cultes chthoniens (relatifs � la terre) en relation avec des rites de fertilit�.
Le nom donn� par les Arabes � la g�omancie Zarb el Rami signifie litt�ralement
"frapper le sable" et se rapporte � une op�ration rituelle d'ouverture
de la "terre-m�re". |
Utilisations des cauris en Afrique
Les cauris se pr�taient � plusieurs usages. Ils constituaient
la monnaie en Afrique de l'Ouest, notamment � l'�poque des grands empires du Ghana,
du Mali et du Songha�. Une certaine valeur religieuse amenait les pr�tres animistes
� confectionner des costumes enti�rement ou en partie faits de cauris que rev�taient
leurs porteurs de masques dans les manifestations c�r�monielles, dans les bois
sacr�s. Des objets � caract�re magique ou culturel, cornes, gris-gris, f�tiches
�taient sertis de cauris chez le gu�risseur ou le sorcier. Ces objets et ces costumes
couverts de cauris se rencontrent en Casamance chez les Diola et au S�n�gal oriental
chez les Bassari, l� o� la religion traditionnelle est encore vivace.
Sur le plan symbolique, les cauris sont fr�quemment mis en relation
avec le f�minin. Leur forme �tant associ�e � celle du sexe f�minin, les cauris
peuvent �tre utilis�s lors de rites de f�condit�.
Pratique de divination
Dans les milieux islamis�s, les cauris servent � pr�dire l'avenir.
Le consultant se rend chez le devin qui lui pr�sente d'abord quatre cauris. |
Le premier murmure tout bas
ou pense seulement l'objet de sa visite et souffle ou crache sur les cauris. Le
second peut demander � son client de les jeter ensuite. Selon la disposition des
cauris, le devin se montre d�j� capable, d�s ce premier jet, d'augurer de bons
ou mauvais r�sultats. Il peut r�p�ter le geste avec les quatre cauris seuls avant
de les m�langer avec les autres et de proc�der au d�chiffrement de leur message.
Dans chaque famille wolof, surtout dans les villes, des femmes
pratiquent la divination par les cauris. Cet usage devient presque un passe-temps
chez les femmes d�sœuvr�es mais toujours avec un fond divinatoire.
� c�t� de cette cat�gorie se livrant plus � une activit� ludique
et distrayante, il existe de v�ritables cauristes professionnels. La plupart des
consultations tournent autour de th�mes habituels, d'�v�nements heureux ou malheureux,
coutumiers ou autres : mariages, bapt�mes, deuils, chance de recevoir de l'argent
ou autres dons, voyages, �tat de concorde ou de d�saccord.
Deux cauristes du S�n�gal
Nous avons rencontr� � Dakar deux jeteuses de cauris.
Elles se sont exprim�es en wolof. Les entretiens ont �t� traduit par Ibrahim Ch�rif
Bale� que nous tenons � remercier ici.
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