Bulletin N°61 de Planete-Senegal.com    envoyé à 55.101 inscrits
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SOMMAIRE :
>> Edito : La première pierre...
>> Senegalaisement INTERACTIF : La météo (Kolda), photos et petites annonces.
>> Site internet "Sénégal" du jour : Jumelage Millau-Louga
>> Promo : Paris-Dakar open à 434€
>> Hôtel du jour : Campement Thiossane
>> La revue de presse sénégalaise de la semaine. Du plus drôle au plus anecdotique :
- Big Mac Mic Mac à Dakar
- Appel à l'aide pour Papa Diop
- Jean-Paul est peu amène
- Casamance : dures vacances....
- L'enfermement inapté au Sénégal
- La SAPCO gagne le concours de truands
- 50% de la viande contaminée à Dakar
 

EDITO : LA PREMIERE PIERRE DU SENEGAL EN EUROPE

En cette période d'élections européennes, certains intellectuels sénégalais ont proposé d'intégrer le Sénégal à l'Union européenne. Pourquoi pas ! Après tout, la plupart des Européens se sentent plus proches du Sénégal, pays proche et ami depuis des lustres que des turcs, aliens haltérophiles et arménophobes faiseurs de kebab. Et ce n'est pas seulement un débat entre le très sain(t) thiebou djen et le kebab dégoulinant de graisse ! C'est l'enjeu décisif d'ouvrir ses frontières à ceux qu'on aime et non pas à ceux qui peuvent nous rapporter le plus d'argent.

Après tout, si Bernard Menez (www.bernardmenez.org) se lance dans l'aventure on peut très bien imaginer Mouss Diouf comme tête d'une liste intitulée "Le Sénégal en Europe". Valery Giscard d'Estaing, grand ami de l'Afrique depuis que le défunt empereur Bokassa 1er lui a refilé quelques diamants lors d'une repas composé d'un ou deux opposants s'est rendu récemment au Sénégal. Non pas pour y rencontrer son co-grabataire wadien ni même pour y parler de l'Europe mais pour aller sur les traces du regretté Senghor qui lui a refilé son siège d'Immortel à l'Académie Française, sanatorium qui nous valide une cinquantaine de mots nouveaux chaque année pour un coût de fonctionnement qui doit frôler le budget annuel du Sénégal.... Gageons que lors de sa visite, VGE a dû poser la "première pierre" d'un quelconque édifice commémoratif. Le Sénégal aime les "premières pierres". Si vous vous baladez en brousse ou en ville et que vous voyez une brique traîner, c'est qu'un politicien sénégalais est passé par là pour la déposer solennellement devant les journalistes. Vous pourrez voir par exemple une pierre de 30cm sur 15 à Ndiass (près de Mbour). C'est la "première pierre" d'un aéroport posée là il y a trois ans. A Dakar, sur la Corniche Ouest, vous pourrez admirer la "première pierre" du Musée des Civilisations africaines posée là il y a un an. En vrac dans tout le pays vous verrez des centaines de "premières pierres" d'universités, d'usines du troisième millénaires et peut-être même la première pierre d'une base de lancement de fusées Soyouz (Cliquez ici pour connaître l'ensemble des premières pierres). Certaines de ces pierres sont des vestiges archéologiques posés là depuis des décennies. Angoissé, la peur au ventre devant toutes ces premières pierres, j'ai cherché dans les archives si une "première pierre" de centrale nucléaire n'avait pas été posée au pays de la Teranga : rassurez-vous, personne n'y a encore pensé. En tous cas, je suis persuadé qu'en ramassant toutes ces premières pierres, on pourrait construire une prison pour y enfermer tous ceux qui les ont posées.....

Comme je vous l'annonçais dans la précédente newsletter, une nouvelle version de la Sénégalerie s'apprête à voir le jour. Vous pourrez y créer vos propres albums photos, gérer les commentaires, noter les photos des autres etc... Il devrait même être possible de mettre en ligne vos vidéos....

Enfin, à partir de la semaine prochaine vous pourrez découvrir chaque semaine jusqu'en janvier 2005 des centaines de nouvelles photos de nombreuses localités et évènements de Casamance dans le cadre des "Mille visages de Casamance". Premières étapes : le Royaume de Bandial avec Bandial et Enampore !!!!
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Erratum :
Le chaînon manquantQuestion pour un Champion
: Vous avez été nombreux à trouver qui était le champion du précédent bulletin. Bravo à tous (ce n'était cependant pas difficile). Cette semaine nous vous proposons de résoudre l'énigme photographique suivante : la photo de droite représente : 1- Le "président" du Sénégal, 2- Le chaînon manquant.

Correctifs : Comme vous avez été nombeux à le remarquer, 23.000€ ne font pas 150 millions de CFA mais seulement 15.000 ! Un Nissan Patrol (et non Pajero deuxième erreur !) de ministre cravaté sénégalais ne peut donc nourrir "que" 2000 paysans sénégalais pendant un mois et non 20.000. Toutes mes excuses pour les 18.000 restants. Il faudrait donc ététer 10 fois plus de ministres que prévu ce qui ne devrait pas poser problème vu le nombre de spécimen que le Sénégal nourrit dans son zoo gouvernemental.

Les P'tites Annonces Sénégaliennes "arrangées"! Cliquez ici
La carte interactive du Sénégal encore complétée et détaillée : Cliquez ici
Une sixième page de cartes postales d'antan : Cliquez ici !
Mise à jour des noms et prénoms du Sénégal : Cliquez ici !
Ajoutez votre site au moteur de recherche sénégalien : Cliquez ici !

A très bientôt ! Et n'hésitez pas à participer au prochain bulletin

PROVERBE SENEGALAIS DU JOUR
BALA NGA XAM SA WAY NGA DEM BA KËR EM
(littéralement: "Avant de te faire un ami, rends-lui visite dans sa maison")
(merci à Karine Martin qui nous a envoyé ce proverbe. N'hésitez pas à nous envoyer les vôtres !)
 

Site du jour : Jumelage LOUGA-MILLAU
http://www.millau-louga.com

Millau ce n'est pas que son viaduc et son José Beauvais. C'est aussi son jumelage avec Louga, chef-lieu de la région du même nom située à quelques kilomètres de Saint-Louis. Vous pourrez découvrir sur ce joli site de nombreuses photos de Louga, et une foule d'infos sur la ville (historique, économie, société, etc....)
VISITEZ LE SITE : http://www.millau-louga.com

Hôtel du jour : Le Thiossane

Ce campement composé de cases offre sans aucun doute un des meilleurs rapports qualité-prix de la Petite Côte. Les prix commencent à partir de 10€ (6500CFA) la case single + petit déjeuner (15 € pour un couple). Mais les formules pension complète (avec possibilité de voiture) sont également très concurrentielles ! Les chambres sont simples mais décorées avec le style si coloré propre à l'Afrique. Quant au cadre, en brousse au bord de la lagune.... Allez-y, c'est le calme assuré dans un endroit charmant.533-2113 site internet : www.lethiossane.fr.st

LA REVUE DE PRESSE DE LA SEMAINE
Du plus drôle au plus anecdotique

>>>> Big Mac et Chicken Mac Nuggets : panique à Dakar
RESTAU-ARGENTIN DU COUD : Un menu au hamburger provoque une émeute.
Le restaurant “Argentin” du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) a été envahi, jeudi dernier, par des étudiants en colère. Cette invasion, qui a semé le désordre, est survenue après la décision du service de contrôle du Coud d'interrompre le service du menu qui avait particulièrement attiré du monde : du hamburger. Cependant, peu d'étudiants ont pu emporter des hamburgers dont la majeure partie du stock était enfermée dans des magasins qu'ils n'ont pas réussi à ouvrir. Selon l'adjoint du chef du service des restaurants Sidy Diouf (qui reçut l'ordre d'interrompre le service), "cette décision est motivée par le fait que le hamburger est un plat à emporter. Ce qui permet aux étudiants de se servir deux à trois fois", causant du coup, selon M. Diouf, un manque à gagner, quand "on sait que chaque ticket est subventionné à 775 francs (1,20€)".
M. Diouf fustige l'attitude du repreneur qu'il qualifie de commerçant. Ce dernier qui a fui les lieux au moment de l'incident a fini par ordonner la distribution gratuite du repas. Le chef cuisinier Diagna Thiaw et les serveuses dénoncent ce qu'ils qualifient de deux poids deux mesures car, explique M. Thiaw, "le restaurant self-service avait préparé des poulets panés la veille et a ravi la palme aux autres". Une serveuse qui a requis l'anonymat accuse M. Diouf d'être “ennemi du restaurant Argentin”. Une accusation balayée par l'intéressé. Les étudiants ayant déjà senti les effluves du plat ont refusé de sortir de la cuisine pour refaire le rang et être servis. Ce que beaucoup considèrent comme une honte. Au bout de l’attente, les plus teigneux, et peut-être les plus affamés, ont pu être servis tard dans la nuit. Par Moussa GASSAMA (Walfadjiri)

>>>> Appel à l'aide pour Papa Diop
Enfant en danger de mort à Darou-Khoudoss : Il faut sauver le petit Papa Ibrahima Diop.
Depuis deux ans, Papa Ibrahima Diop, âgé de quatre ans, souffre d’un banal mal de l’œil qui s’est compliqué à la suite d’une opération («rétino-blastome opéré») à l’Hôpital Aristide Le Dantec de Dakar. Malgré la longue chimiothérapie qui a suivi l’ablation de l’œil, l’enfant n’a pas retrouvé du tout sa santé. Et chaque jour qui passe, la maladie s’aggrave. Ce qui se traduit par un amincissement général aigu de Ibrahima Diop, qui ne peut même pas avaler de l’eau. Le scanner réclamé par le médecin des Ics le mois courant, à la suite de la découverte de l’enfant, est explicite. Selon les résultats du TDM cérébral, fournis par le Professeur Mansour Ndiaye de l’Hôpital de Fann, «il existe une volumineuse image hyper-dense hétérogène contenant des calcifications en son sein, siégeant au niveau de l’étage inférieur du crâne et entraînant une importante exophtalmie gauche». «Après injection, on note une prise de contact hétérogène peut-on lire sur le compte rendu du Professeur. Dans les reconstructions, cette masse occupe la partie inférieure du V3 et s’étend vers l’avant, soulevant les ventricules qui sont dilatés. Conclusion : «Processus expansif calcifié intéressant le V3 et s’étendant vers l’orbite gauche.» Voilà le mot du professeur. Le reste, c’est que Ibrahima Diop dont la famille a épuisé toutes ses économies pour la chimiothérapie qui dure depuis deux années (à raison de 70 000 francs Cfa, tous les trois jours, depuis quelque temps), n’en peut plus. Les nombreuses sollicitations à l’endroit des autorités pour sauver le petit sont restées lettres mortes. C’est avec douleurs et larmes aux yeux que la famille, domiciliée à la Communauté rurale de Darou Khoudoss, à quelques kilomètres de la ville de Mboro (région de Thiès), vient vers vous, les âmes généreuses, pour sauver leur enfant, qui est sur le point de mourir. Le petit Ibrahima Diop a besoin de tout le monde, de la générosité et solidarité de toutes les bonnes âmes, pour retrouver sa santé. Vous pouvez joindre la famille au +221/ 535 08 18. Kankoué NOUWODJRO (Le Quotidien)

>>>> Jean-Paul plus amène : une pause de Parkinson
Religion : Le Vatican décourage le mariage avec les émigrés musulmans. Le Vatican a reçu vendredi dernier un document qui invite les femmes catholiques à plus de vigilance dans le choix de leurs conjoints. Le Vatican conseille aux femmes catholiques de "bien réfléchir avant de se marier à un musulman". Cette mise en garde est contenue dans un document présenté vendredi dernier au Saint-Siège par le Cardinal japonais, Stephen Fumio Hamao. Un document qui a été rédigé par le Concile pontifical pour la prise en charge pastorale des émigrés et réfugiés et qui a fait l'objet d'un traitement médiatique à Rome, sous la plume d'un journaliste irlandais, Paddy Agnew. Et sur le site du journal irlandais qui a mis en ligne l'article de Paddy Agnew, le lendemain samedi 14 mai, on en apprend davantage sur le contenu de ce document pontifical présenté au Pape Jean-Paul II qui établit, à la limite, un nouveau droit canonique, et propose que "le mariage entre les catholiques et les migrants non-chrétiens doit être découragé". En effet considérant la femme comme "le membre le moins protégé de la famille musulmane", le document, publié sur le site du journal The Irish Times, parle de "l'amère expérience", en Occident, des femmes catholiques mariées à des musulmans. Et la situation de ces femmes occidentales est d'autant plus délicate lorsque le couple, marié auparavant en Occident, se déplace vers le pays natal de l'époux musulman. Cependant, conscient qu'il peut arriver que les raisons du cœur ne puissent être domptées par celles de la religion, le Vatican prévient ses brebis qui malgré leur foi, optent pour le mariage inter-religieux. A ces croyants, le document pontifical tient ce discours fort ecclésiastique : "Prenez garde ! Si le mariage est enregistré dans un consulat d'un pays islamique la partie catholique doit se garder de réciter ou de signer un document dans lequel figure la shahada (la profession de foi musulmane)."
Mais le Vatican ne parle pas seulement à ses fidèles. Il s'adresse aussi aux croyants musulmans qu'il invite au "respect et à la défense de la loi fondamentale sur les droits humains". Le commentaire du Vatican à cet effet est ainsi libellé : "Nous espérons qu'il y aura de la part des frères et sœurs musulmans une plus forte prise de conscience des libertés fondamentales, des droits inviolables de la personne, de l'égale dignité entre l'homme et la femme, des principes démocratiques de la gouvernance et du caractère sacré de la laïcité de l'Etat, qui sont des normes pour lesquelles aucune concession ne peut être consacrée." Bref, le Vatican invite "le monde islamique" à faire preuve "d'une plus grande prise de conscience" à propos des libertés fondamentales, mais en insistant, en particulier sur "l'égale dignité entre l'homme et la femme", écrit Paddy Agnew à Rome. Pourtant le document pontifical, que le Pape Jean-Paul II a reçu le vendredi dernier, au-delà de sa position sur le mariage inter-religieux, considère l'émigration comme "un phénomène largement positif, qui est source d'un sincère dialogue inter-religieux". Par ailleurs, l'article de Paddy Agnew apprécie le document présenté au Vatican vendredi comme une "lumière" sur la nature complexe des relations entre le Siège épiscopal et l'Islam. Cela en considérant d'une part que le "Pape Jean-Paul II a gagné en crédibilité dans le monde musulman, pas seulement à cause de sa franche opposition à l'invasion de l'Irak dirigée par les Etats-Unis, mais aussi par ses efforts pour la promotion du dialogue avec l'islam, notamment quand il a visité en 2000 la sainte mosquée de Damas". D'autre part, Paddy Agnew souligne que "le Vatican s'est cependant soucié des menaces sur le Catholicisme que représente la propagation de l'Islam, en particulier en Afique et en Asie". Cela au moment où le Pape, "à plusieurs reprises a dénoncé les pays islamiques qui dénient aux Catholiques la liberté de culte". En outre, poursuit l'article du quotidien The Irish Times, "pas plus tard que la semaine dernière, le Cardinal allemand Joseph Ratzinger, chef de la Congrégation pour la doctrine de la foi soutenait que l'occident ne "s'aimait plus". Et cela contrairement à l'Islam qui, à son avis, continue son expansion parce que faisant preuve d'"une plus grande énergie spirituelle". Interpellé sur cette sortie du Vatican, l'abbé Patrice Coly, Vicaire de la Cathédrale de Dakar déclare n'avoir pas reçu d'information sur ce sujet. Cependant considérant que, quoi qu'il en soit, "le Vatican va réagir", il rappelle que "le mariage entre catholique et musulman est bien autorisé et célébré". Des unions qui parfois connaissent une réussite ou qui pour d'autres se terminent par un échec. Il n'empêche que l'abbé Patrice Coly est d'avis qu'un "appel à la vigilance" de la part du Vatican est "une bonne chose", d'autant qu'un mariage inter-confessionnel peut être la garantie d'un bon épanouissement du ménage. Et l'abbé Patrice Coly renvoit au Vicaire général qui est "mieux placé" pour se prononcer sur l'esprit de l'Eglise sur le mariage inter-religieux, même s'il n'a pas reçu le document du Vatican. Mais l'Abbé Adolphe Faye venait "juste de quitter pour célébrer une messe" quand on a cherché à le joindre à son bureau. Aminatou Mohamed DIOP (Le Quotidien).

>>> Casamance : drôles de touristes dans les campements
Casamance : Les touristes fuient, les militaires les remplacent.
Dans les campements villageois en Casamance, les «touristes» qui se promènent ont une drôle d'allure. Les Blancs bronzés ayant fuit la guerre, ce sont les militaire qui se «prélassent» dans ces petits paradis. Une situation qui ne fait pas rigoler les gérants de campement.
(Correspondance) - Si la crise casamançaise a ébranlé le tourisme, les gérants de campements eux ont été pratiquement coulés. Sur les soixante-dix campements répertoriés à travers la région, seuls vingt et un ont réussi à résister à la vague de difficultés qui se dressent devant eux depuis maintenant plus de deux décennies. Pour combien de temps ? C’est à cette question que tentent d’apporter une réponse les professionnels du tourisme.
L’exemple le plus illustratif du désastre est à voir à la Pointe Saint-Georges. Dans ce «paradis terrestre», le campement qui a englouti des dizaines de millions de francs est devenu un nid pour les militaires qui l’ont transformé en cantonnement. Auparavant, les promoteurs ont été obligés de mettre la clef sous le paillason devant l’insécurité qui a fait fuir les touristes. Une seule solution s’offrait à lui : quitter le secteur touristique. Ce qu’il fit non sans avoir demandé un dédommagement aux autorités militaires qui squattent les lieux. En vain. Aujourd’hui, des dizaines de campements abritent des soldats faute de recevoir des touristes qui ont fui la région. Le phénomène s’est hélas accentué depuis 1995, année à laquelle deux couples français ont disparu dans la forêt de Basse Casamance. Un enlèvement attribué à des éléments armés supposés appartenir au Mfdc. Depuis lors, les campements, situés pour la plupart dans des villages où l’insécurité est plus fréquente, luttent pour leur survie dans un contexte économique difficile. Mais si la majeure partie de ces réceptifs ont baissé rideaux, les gérants quant à eux ne comptent pas baisser les bras. Loin s’en faut. ce sont des hommes déterminés à s’en sortir qui se sont réunis ce week-end à la Chambre de commerce de Ziguinchor. Le tableau sombre qu’ils ont dressé ce week-end est l’expression d’un désarroi dans lequel ils baignent sans savoir quand viendra une lueur d’espoir. Fatigués et exaspérés qu'ils sont de voir leurs investissements engloutis par la crise. Le silence de l'Etat face à leur appel de détresse est perçu comme un manque de volonté à sauver le tourisme casamançais. Secrétaire général de la Fédération des campements touristiques de la Casamance, M. Amadou Diaw lance que «sauver le tourisme dans la région, c’est aussi aider les campements qui aujourd’hui croulent sous le poids du fisc et des cotisations sociales à s’en sortir. Il y a une incohérence dans la politique touristique de l’Etat qui plutôt que d’aider les nationaux, favorise les étrangers».
Faute de militer dans le syndicat d’initiative «dont les critères d’adhésion nous excluent de facto», les gérants de campement ont-ils senti la nécessité de mettre sur pied une mutuelle de crédit. Par Mamadou Pape MANE (Walfadjiri)

>>>> L'enfermement inadapté au Sénégal (****)
Enfermement au Sénégal : Revoir les procédés d’un héritage colonial.
L’enfermement est une question grave car il s’agit d’ôter à un être humain une liberté naturelle. Celle de disposer de ses mouvements sans entraves. Mais avec l’emprisonnement, cette liberté naturelle connaît alors des restrictions. Dans une perspective historique, l’enfermement est une question posée aux sociétés européennes, qui devant certaines situations ont été amenées, à un moment donné, à y répondre par le recours à l’emprisonnement de l’individu en maille à partir avec la société. La pratique connut sa généralisation au 18 e siècle.
Dans les sociétés traditionnelles africaines par contre, il n’existait pas un type de sanction qui se traduisait par l’enfermement. La pratique était ignorée de ces sociétés, selon Ibrahima Thioub, auteur d’une communication sur «l’enfermement au Sénégal : histoire et actualité de Yaadikkon à Ino». En fonction des transgressions de l’ordre social, il était plutôt appliqué la bastonnade, la réduction à la captivité, la lapidation, l’ordalie et le bannissement qui correspondait à la forme suprême de châtiment infligé à un membre de la société, souligne le conférencier. Il s’en suivait un exil car l’individu n’était plus admis de cœur chez les siens. Le contact colonial allait tout de même porter un sacré coup à ses mécanismes de régulation sociale. C’est la colonisation qui a introduit, selon Ibrahima Thioub, le recours à l’enfermement comme sanction dans les sociétés africaines. L’administrateur colonial n’avait su trouver autre moyen de canaliser les récalcitrants au nouvel ordre qu’en ayant recours à la prison. Ce qui a créé un traumatisme chez les africains. Ainsi, les premiers aristocrates que l’administration a cherché à emprisonner se sont suicidés, selon M Thioub.Le nouveau mécanisme de gestion des infractions sociales s’est aussi bâti sur une conception que le colon avait de l’Africain en général. Suivant cette conception qui réduisait les autochtones à une masse, la nouvelle administration a initié le mode d’emprisonnement collectif. Une atteinte fondamentale aux droits de l’individu, de l’avis du conférencier. N’empêche que la pratique s’est perpétuée avec l’accession à l’indépendance. Mieux elle s’est confortée car, la plupart des lieux d’enfermement datent de l’époque coloniale. On assiste ainsi à une surpopulation dans les prisons et à des manquements dans les capacités de prise en charge des détenus. De telles conditions de détention ne s’inscrivent pas dans le respect des droits du prisonnier et ne contribuent pas à sa rééducation.Le milieu carcéral le noie plutôt. Il en découle alors des réponses de la part des prisonniers eux-mêmes qui ont recours à la mutinerie dans les prisons en raison du traumatisme né de l’enfermement entre quatre murs. Parfois aussi, les prisonniers prennent simplement la poudre d’escampette. C’est l’évasion. Recours auquel se sont illustrés effectivement Yaadikon durant l’époque coloniale et tout récemment Ino. Une sorte de défi qu’ils ont lancé à l’ordre existant, le premier, Yaadikon, de son vrai nom Babacar Guèye, à l’autorité coloniale et le second Alioune Abatalib Samb alias Ino, à l’autorité sénégalaise. Ibrahima Thioub voit en ces cas des similitudes, en raison de la gestion apportée par les différentes administrations aux deux affaires.Quoi qu’il en soit, l’enfermement apparaît comme un mode de gestion des enfreints à l’ordre social ignoré des Africains. Mais dans le processus de réappropriation, les autorités post-indépendance s’y sont mal prises. Avec notamment des modes d’emprisonnement identiques à ceux de l’ordre colonial qui sur la question avait une conception sous-tendue par un certain nombre de préjugés racistes. Une invite est alors faite aux autorités à revoir les conditions de l’enfermement. Ousmane Ibrahima DIA (Le Quotidien)

>>>> Saly, concours des truands : la SAPCO a gagné (*)
Dans son conflit avec des promoteurs : Le tribunal condamne la Sapco.
La justice de ce pays vient de poser un dilemme quasi-cornélien au directeur général de la Société d’aménagement de la Petite-Côte (Sapco). La société de M. Ndiouga Sakho se trouve mise devant ses responsabilités dans l’affaire qui l’oppose à la Sci Villagy Constructions. Le tribunal régional de Dakar a en effet condamné la Sapco à «signer le contrat de bail relatif à la parcelle objet du Tf 3405 TH abritant le complexe touristique Ranch de Saly». Cette décision est accompagnée d’une astreinte de 100 000 francs Cfa par jour de retard. On se rappelle qu’interpellé par Le Quotidien à ce sujet, le directeur Ndiouga Sakho avait déclaré (Voir Le Quotidien n°329 du 4 février 2004) : «Je ne ferai que ce que m’exigeront les juges.» C’est à croire que quand ils l’ont attrait devant les juridictions, les plaignants lui ont dit, d’une certaine manière, Chiche !
Il faut néanmoins souligner la constance et la rigueur dont la justice sénégalaise a fait montre dans cette affaire. Toutes les fois que les juges sénégalais ont eu à connaître de cette affaire, ils ne se sont jamais dédits, et ont toujours donné raison à la Sci Villagy Construction. Pour les lecteurs qui ne sont pas informés des racines de l’histoire, il faut signaler brièvement qu’il s’agit des avatars d’un litige qui a opposé au départ un promoteur immobilier, la Sci Villagy Construction, représentée par son directeur Daniel Bressan, contre deux exploitants touristiques à qui il avait loué son complexe. Celui-ci y exploitait un complexe touristique, dénommé «Oasis de Saly», sur un terrain acquis depuis 1992 auprès du Conseil rural, avec approbation du préfet de Mbour et validation des services du Cadastre de Thiès. Tout en mettant son complexe en location, le promoteur cherchait à régulariser sa situation en obtenant de la Sapco le bail qui lui faisait défaut. C’est sur ces entrefaites que ses locataires ont, en complicité avec l’administrateur provisoire de leurs biens, monté une manœuvre sordide pour dépouiller la Sci Villagy de sa propriété. Il a fallu cette fois encore, une décision de justice pour remettre de l’ordre dans cette histoire. Mais le plus rocambolesque était que, la Sapco qui rechignait à octroyer le bail à la Sci Villagy, l’avait accordé sans aucune difficulté au couple d’escrocs, au moment même où l’affaire était pendante en justice. Cette manière de faire du directeur Sakho avait d’ailleurs soulevé beaucoup d’interrogations. Pour la petite histoire, l’un de ces associés a fini par être expulsé du Sénégal, lors des représailles de Wade contre les charters de Sarkozy, l’ancien ministre de l’intérieur de France. Cependant, la décision de justice remettant la Sci Villagy dans ses droits n’avait pas convaincu la Sapco de changer d’option et d’en finir avec ses manœuvres dilatoires. Ce qui avait porté un lourd préjudice aux propriétaires du «Ranch de Saly». Pendant longtemps, ils n’ont pas pu mettre leur propriété en location, faute du bail indispensable. Il n’y a pas longtemps qu’un expatrié a voulu leur faire confiance et sauter le pas. Le complexe a été rouvert sous l’appellation «Complexe hôtelier Angel Fatou». C’est, bizarrement, en ce moment là que d’autres problèmes ont surgi. Des jeunes du village, certainement manipulés, se sont mis à manifester devant l’hôtel, sous prétexte que le terrain leur appartiendrait. Et la Sapco leur a prêté une oreille très attentive, alors que Ndiouga Sakho ne pouvait prétendre ignorer que le complexe est sur un terrain dont elle gère le bail. La Sci Villagy a perdu plusieurs millions de francs Cfa depuis le début de cette histoire. Et force est de reconnaître que, pour l’essentiel, cela est du fait de la Sapco. Pour une structure sensée encourager et promouvoir le tourisme et vendre la destination Sénégal, la Sapco s’y prend d’une manière particulière. Il reste à espérer que la décision de justice qui vient d’intervenir mettra le point final à une affaire dans laquelle la société de Ndiouga Sakho n’a pas le beau rôle. Mohamed GUEYE (Le Quotidien).

>>>> Dakar, 50% de la viande contaminée aux antibiotiques (**)
Consommation de viande à Dakar : Attention, danger !
Les Dakarois avides de viande sont susceptibles de souffrir de nombreuses affections, des plus bénignes aux plus dangereuses. Cela, parce que près de la moitié de la viande qu’ils consomment est absolument impropre. Les vétérinaires indiquent les responsables, et tirent la sonnette d’alarme. Environ la moitié de la viande consommée par les Dakarois est contaminée par les antibiotiques. Une étude commanditée par l’institut Pasteur montre en effet que 42% de la viande bovine commercialisée à Dakar est impropre à la consommation. L’étude a été réalisée dans les agglomérations de Dakar et Rufisque, entre les mois d’avril et juillet 2003. Elle a porté aussi sur les ovins et les poulets. Il en ressort que la viande de mouton consommée à Dakar, est contaminée à 11,4%, et les poulets à 3%. Les enquêtes ont été faites par Antoine Stevens et Béatrice Châtaignier de l’institut Pasteur. Leur étude a été commandée par la Direction de l’élevage et le Service de coopération et d’action culturelle (Sac) de l’ambassade de France. Le choix de Dakar pour l’étude se justifie en ce que cette région est la principale zone de convergence de différents animaux destinés à l’abattage et à la consommation. Cette étude présentée lors du dernier «Jeudi de la Direl», qui se tient à la Direction de l’Elevage, a démontré que des résidus d’antibiotiques trouvés dans des morceaux de viande fraîche, sont les traces de traitements antimicrobiens pratiqués peu avant l’abattage. Elles sont la preuve que les délais d’attente, la durée du traitement ou les modalités d’injection de ces animaux n’ont pas été respectés.Cette présence d’antibiotique dans les aliments peut entraîner des risques de différente nature pour les consommateurs. Il peut s’agir des réactions «comme le déclenchement de réactions allergiques chez certaines personnes. Ces réactions sont bénignes, le plus souvent, mais parfois mortelles. Il peut y avoir aussi une action cancérigène de certains résidus de médicaments, dont l’ingestion répétée et prolongée peut induire le développement de tumeurs cancéreuses. Et il ne faut pas négliger une possible action toxique des résidus sur le fœtus et les nouveaux-nés par le biais de l’allaitement maternel», a expliqué l’un des auteurs de l’étude, M.Stevens. Ces bactéries peuvent aussi entraîner la modification de la flore intestinale. «Les résistances bactériennes aux antibiotiques au Sénégal, demeurent importantes», affirme M. Stevens. Cela complique considérablement la tâche des médecins. Mais les vétérinaires sont concernés aussi, car l’efficacité des traitements de première intention est fortement réduite. A cela s’ajoute le manque d’information dans tous les pays d’Afrique de l’Ouest, sur la présence de ces résidus bactériens dans la viande. Selon les explications fournies par M. Stevens, «les prélèvements de viandes rouges ont été effectués en suivant une méthode aléatoire non systématisée». Pour les volailles, les élevages prélevés ont été tirés au sort parmi les élevages périurbains de Dakar. L’analyse des résidus d’antibiotique a été effectuée par la méthode des quatre boîtes, c’est–à-dire diffusion de la gélose méthode de référence de l’agence française de la sécurité alimentaire des aliments, permettant de détecter les familles d’antibiotiques que sont la béta-lactamine, les tétracyclines, les sulfamides, les aminosides, les macrolides. L’analyse montre qu’il existe une forte proportion des résidus détectés dans les viandes rouges. Pour les acteurs de ce secteur, vétérinaires, coopérants et employés du ministère de l’Elevage, pour lutter contre ce fléau, il faut une vaste campagne de sensibilisation et de surveillance permanente de la qualité des viandes. Mais surtout sur les pratiques lors de l’étape d’embouche des animaux, toutes espèces confondues, et la surveillance des filières d’approvisionnement en médicaments vétérinaires. Les auteurs de l’étude, pour leur part, recommandent : «de mettre en place un plan de surveillance permanent de la qualité des viandes» pour y déceler «des résidus d’antibiotiques et des formes de résistance bactérienne». Ils ajoutent aussi qu’il «convient de surveiller particulièrement les pratiques lors de l’étape d’embouche des animaux, toutes espèces confondues». Plus important encore, aux yeux de Béatrice Châtaigner et Antoine Stevens, «une sensibilisation des opérateurs sur les doses à administrer et les délais d’attente avant abattage paraît indispensable, en s’inspirant des travaux effectués dans la filière volaille. La surveillance des filières d’approvisionnement en médicaments vétérinaires doit impérativement être accrue». Enfin, les consommateurs doivent être informés, exiger des contrôles et des produits de qualité et refuser les pratiques susceptibles de nuire à leur santé. Ce qui implique une pression sur les professionnels et sur les services chargés du contrôle. Le représentant de la coopération française présent à la conférence a une vision encore plus grande. Selon lui, «il s’agit d’éviter les scandales alimentaires qui ont secoué l’Europe ces dernières années et faire en sorte qu’il y ait une meilleure prise de conscience sur la sécurité animale et végétale sur le plan qualitatif. Et provoquer une prise de conscience sur les enjeux de la sécurité alimentaire». Safiètou KANE (Le Quotidien)

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