LA REVUE DE PRESSE DE
LA SEMAINE
Du plus drôle au plus anecdotique
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Big Mac et Chicken Mac Nuggets : panique à Dakar
RESTAU-ARGENTIN DU COUD : Un menu au hamburger provoque une émeute.
Le restaurant “Argentin” du Centre des œuvres universitaires
de Dakar (Coud) a été envahi, jeudi dernier, par des étudiants
en colère. Cette invasion, qui a semé le désordre, est survenue
après la décision du service de contrôle du Coud d'interrompre
le service du menu qui avait particulièrement attiré du monde :
du hamburger. Cependant, peu d'étudiants ont pu emporter des hamburgers
dont la majeure partie du stock était enfermée dans des magasins
qu'ils n'ont pas réussi à ouvrir. Selon l'adjoint du chef du service
des restaurants Sidy Diouf (qui reçut l'ordre d'interrompre le service),
"cette décision est motivée par le fait que le hamburger est
un plat à emporter. Ce qui permet aux étudiants de se servir deux
à trois fois", causant du coup, selon M. Diouf, un manque à
gagner, quand "on sait que chaque ticket est subventionné à
775 francs (1,20€)".
M. Diouf fustige l'attitude du repreneur qu'il qualifie de commerçant.
Ce dernier qui a fui les lieux au moment de l'incident a fini par ordonner la
distribution gratuite du repas. Le chef cuisinier Diagna Thiaw et les serveuses
dénoncent ce qu'ils qualifient de deux poids deux mesures car, explique
M. Thiaw, "le restaurant self-service avait préparé des poulets
panés la veille et a ravi la palme aux autres". Une serveuse qui a
requis l'anonymat accuse M. Diouf d'être “ennemi du restaurant Argentin”.
Une accusation balayée par l'intéressé. Les étudiants
ayant déjà senti les effluves du plat ont refusé de sortir
de la cuisine pour refaire le rang et être servis. Ce que beaucoup considèrent
comme une honte. Au bout de l’attente, les plus teigneux, et peut-être
les plus affamés, ont pu être servis tard dans la nuit. Par Moussa
GASSAMA (Walfadjiri)
>>>>
Appel à l'aide pour Papa Diop
Enfant en danger de mort à Darou-Khoudoss
: Il faut sauver le petit Papa Ibrahima Diop.
Depuis deux ans, Papa Ibrahima Diop, âgé de quatre ans, souffre d’un
banal mal de l’œil qui s’est compliqué à la suite
d’une opération («rétino-blastome opéré»)
à l’Hôpital Aristide Le Dantec de Dakar. Malgré la longue
chimiothérapie qui a suivi l’ablation de l’œil, l’enfant
n’a pas retrouvé du tout sa santé. Et chaque jour qui passe,
la maladie s’aggrave. Ce qui se traduit par un amincissement général
aigu de Ibrahima Diop, qui ne peut même pas avaler de l’eau. Le scanner
réclamé par le médecin des Ics le mois courant, à
la suite de la découverte de l’enfant, est explicite. Selon les résultats
du TDM cérébral, fournis par le Professeur Mansour Ndiaye de l’Hôpital
de Fann, «il existe une volumineuse image hyper-dense hétérogène
contenant des calcifications en son sein, siégeant au niveau de l’étage
inférieur du crâne et entraînant une importante exophtalmie
gauche». «Après injection, on note une prise de contact hétérogène
peut-on lire sur le compte rendu du Professeur. Dans les reconstructions, cette
masse occupe la partie inférieure du V3 et s’étend vers l’avant,
soulevant les ventricules qui sont dilatés. Conclusion : «Processus
expansif calcifié intéressant le V3 et s’étendant vers
l’orbite gauche.» Voilà le mot du professeur. Le reste, c’est
que Ibrahima Diop dont la famille a épuisé toutes ses économies
pour la chimiothérapie qui dure depuis deux années (à raison
de 70 000 francs Cfa, tous les trois jours, depuis quelque temps), n’en
peut plus. Les nombreuses sollicitations à l’endroit des autorités
pour sauver le petit sont restées lettres mortes. C’est avec douleurs
et larmes aux yeux que la famille, domiciliée à la Communauté
rurale de Darou Khoudoss, à quelques kilomètres de la ville de Mboro
(région de Thiès), vient vers vous, les âmes généreuses,
pour sauver leur enfant, qui est sur le point de mourir. Le petit Ibrahima Diop
a besoin de tout le monde, de la générosité et solidarité
de toutes les bonnes âmes, pour retrouver sa santé. Vous pouvez joindre
la famille au +221/ 535 08 18. Kankoué NOUWODJRO (Le Quotidien)
>>>> Jean-Paul plus
amène : une pause de Parkinson
Religion : Le Vatican décourage le mariage avec
les émigrés musulmans. Le Vatican a reçu vendredi dernier
un document qui invite les femmes catholiques à plus de vigilance dans
le choix de leurs conjoints. Le Vatican conseille aux femmes catholiques de "bien
réfléchir avant de se marier à un musulman". Cette mise
en garde est contenue dans un document présenté vendredi dernier
au Saint-Siège par le Cardinal japonais, Stephen Fumio Hamao. Un document
qui a été rédigé par le Concile pontifical pour la
prise en charge pastorale des émigrés et réfugiés
et qui a fait l'objet d'un traitement médiatique à Rome, sous la
plume d'un journaliste irlandais, Paddy Agnew. Et sur le site du journal irlandais
qui a mis en ligne l'article de Paddy Agnew, le lendemain samedi 14 mai, on en
apprend davantage sur le contenu de ce document pontifical présenté
au Pape Jean-Paul II qui établit, à la limite, un nouveau droit
canonique, et propose que "le mariage entre les catholiques et les migrants
non-chrétiens doit être découragé". En effet considérant
la femme comme "le membre le moins protégé de la famille musulmane",
le document, publié sur le site du journal The Irish Times, parle de "l'amère
expérience", en Occident, des femmes catholiques mariées à
des musulmans. Et la situation de ces femmes occidentales est d'autant plus délicate
lorsque le couple, marié auparavant en Occident, se déplace vers
le pays natal de l'époux musulman. Cependant, conscient qu'il peut arriver
que les raisons du cœur ne puissent être domptées par celles
de la religion, le Vatican prévient ses brebis qui malgré leur foi,
optent pour le mariage inter-religieux. A ces croyants, le document pontifical
tient ce discours fort ecclésiastique : "Prenez garde ! Si le mariage
est enregistré dans un consulat d'un pays islamique la partie catholique
doit se garder de réciter ou de signer un document dans lequel figure la
shahada (la profession de foi musulmane)."
Mais le Vatican ne parle pas seulement à ses fidèles. Il s'adresse
aussi aux croyants musulmans qu'il invite au "respect et à la défense
de la loi fondamentale sur les droits humains". Le commentaire du Vatican
à cet effet est ainsi libellé : "Nous espérons qu'il
y aura de la part des frères et sœurs musulmans une plus forte prise
de conscience des libertés fondamentales, des droits inviolables de la
personne, de l'égale dignité entre l'homme et la femme, des principes
démocratiques de la gouvernance et du caractère sacré de
la laïcité de l'Etat, qui sont des normes pour lesquelles aucune concession
ne peut être consacrée." Bref, le Vatican invite "le monde
islamique" à faire preuve "d'une plus grande prise de conscience"
à propos des libertés fondamentales, mais en insistant, en particulier
sur "l'égale dignité entre l'homme et la femme", écrit
Paddy Agnew à Rome. Pourtant le document pontifical, que le Pape Jean-Paul
II a reçu le vendredi dernier, au-delà de sa position sur le mariage
inter-religieux, considère l'émigration comme "un phénomène
largement positif, qui est source d'un sincère dialogue inter-religieux".
Par ailleurs, l'article de Paddy Agnew apprécie le document présenté
au Vatican vendredi comme une "lumière" sur la nature complexe
des relations entre le Siège épiscopal et l'Islam. Cela en considérant
d'une part que le "Pape Jean-Paul II a gagné en crédibilité
dans le monde musulman, pas seulement à cause de sa franche opposition
à l'invasion de l'Irak dirigée par les Etats-Unis, mais aussi par
ses efforts pour la promotion du dialogue avec l'islam, notamment quand il a visité
en 2000 la sainte mosquée de Damas". D'autre part, Paddy Agnew souligne
que "le Vatican s'est cependant soucié des menaces sur le Catholicisme
que représente la propagation de l'Islam, en particulier en Afique et en
Asie". Cela au moment où le Pape, "à plusieurs reprises
a dénoncé les pays islamiques qui dénient aux Catholiques
la liberté de culte". En outre, poursuit l'article du quotidien The
Irish Times, "pas plus tard que la semaine dernière, le Cardinal allemand
Joseph Ratzinger, chef de la Congrégation pour la doctrine de la foi soutenait
que l'occident ne "s'aimait plus". Et cela contrairement à l'Islam
qui, à son avis, continue son expansion parce que faisant preuve d'"une
plus grande énergie spirituelle". Interpellé sur cette sortie
du Vatican, l'abbé Patrice Coly, Vicaire de la Cathédrale de Dakar
déclare n'avoir pas reçu d'information sur ce sujet. Cependant considérant
que, quoi qu'il en soit, "le Vatican va réagir", il rappelle
que "le mariage entre catholique et musulman est bien autorisé et
célébré". Des unions qui parfois connaissent une réussite
ou qui pour d'autres se terminent par un échec. Il n'empêche que
l'abbé Patrice Coly est d'avis qu'un "appel à la vigilance"
de la part du Vatican est "une bonne chose", d'autant qu'un mariage
inter-confessionnel peut être la garantie d'un bon épanouissement
du ménage. Et l'abbé Patrice Coly renvoit au Vicaire général
qui est "mieux placé" pour se prononcer sur l'esprit de l'Eglise
sur le mariage inter-religieux, même s'il n'a pas reçu le document
du Vatican. Mais l'Abbé Adolphe Faye venait "juste de quitter pour
célébrer une messe" quand on a cherché à le joindre
à son bureau. Aminatou Mohamed DIOP (Le Quotidien).
>>> Casamance : drôles
de touristes dans les campements
Casamance : Les touristes fuient, les militaires les
remplacent.
Dans les campements villageois en Casamance, les «touristes» qui se
promènent ont une drôle d'allure. Les Blancs bronzés ayant
fuit la guerre, ce sont les militaire qui se «prélassent» dans
ces petits paradis. Une situation qui ne fait pas rigoler les gérants de
campement.
(Correspondance) - Si la crise casamançaise a ébranlé le
tourisme, les gérants de campements eux ont été pratiquement
coulés. Sur les soixante-dix campements répertoriés à
travers la région, seuls vingt et un ont réussi à résister
à la vague de difficultés qui se dressent devant eux depuis maintenant
plus de deux décennies. Pour combien de temps ? C’est à cette
question que tentent d’apporter une réponse les professionnels du
tourisme.
L’exemple le plus illustratif du désastre est à voir à
la Pointe Saint-Georges. Dans ce «paradis terrestre», le campement
qui a englouti des dizaines de millions de francs est devenu un nid pour les militaires
qui l’ont transformé en cantonnement. Auparavant, les promoteurs
ont été obligés de mettre la clef sous le paillason devant
l’insécurité qui a fait fuir les touristes. Une seule solution
s’offrait à lui : quitter le secteur touristique. Ce qu’il
fit non sans avoir demandé un dédommagement aux autorités
militaires qui squattent les lieux. En vain. Aujourd’hui, des dizaines de
campements abritent des soldats faute de recevoir des touristes qui ont fui la
région. Le phénomène s’est hélas accentué
depuis 1995, année à laquelle deux couples français ont disparu
dans la forêt de Basse Casamance. Un enlèvement attribué à
des éléments armés supposés appartenir au Mfdc. Depuis
lors, les campements, situés pour la plupart dans des villages où
l’insécurité est plus fréquente, luttent pour leur
survie dans un contexte économique difficile. Mais si la majeure partie
de ces réceptifs ont baissé rideaux, les gérants quant à
eux ne comptent pas baisser les bras. Loin s’en faut. ce sont des hommes
déterminés à s’en sortir qui se sont réunis
ce week-end à la Chambre de commerce de Ziguinchor. Le tableau sombre qu’ils
ont dressé ce week-end est l’expression d’un désarroi
dans lequel ils baignent sans savoir quand viendra une lueur d’espoir. Fatigués
et exaspérés qu'ils sont de voir leurs investissements engloutis
par la crise. Le silence de l'Etat face à leur appel de détresse
est perçu comme un manque de volonté à sauver le tourisme
casamançais. Secrétaire général de la Fédération
des campements touristiques de la Casamance, M. Amadou Diaw lance que «sauver
le tourisme dans la région, c’est aussi aider les campements qui
aujourd’hui croulent sous le poids du fisc et des cotisations sociales à
s’en sortir. Il y a une incohérence dans la politique touristique
de l’Etat qui plutôt que d’aider les nationaux, favorise les
étrangers».
Faute de militer dans le syndicat d’initiative «dont les critères
d’adhésion nous excluent de facto», les gérants de campement
ont-ils senti la nécessité de mettre sur pied une mutuelle de crédit.
Par Mamadou Pape MANE (Walfadjiri)
>>>> L'enfermement
inadapté au Sénégal (****)
Enfermement au Sénégal : Revoir les procédés
d’un héritage colonial.
L’enfermement est une question grave car il s’agit d’ôter
à un être humain une liberté naturelle. Celle de disposer
de ses mouvements sans entraves. Mais avec l’emprisonnement, cette liberté
naturelle connaît alors des restrictions. Dans une perspective historique,
l’enfermement est une question posée aux sociétés européennes,
qui devant certaines situations ont été amenées, à
un moment donné, à y répondre par le recours à l’emprisonnement
de l’individu en maille à partir avec la société. La
pratique connut sa généralisation au 18 e siècle.Dans
les sociétés traditionnelles africaines par contre, il n’existait
pas un type de sanction qui se traduisait par l’enfermement. La pratique
était ignorée de ces sociétés, selon Ibrahima Thioub,
auteur d’une communication sur «l’enfermement au Sénégal
: histoire et actualité de Yaadikkon à Ino». En fonction des
transgressions de l’ordre social, il était plutôt appliqué
la bastonnade, la réduction à la captivité, la lapidation,
l’ordalie et le bannissement qui correspondait à la forme suprême
de châtiment infligé à un membre de la société,
souligne le conférencier. Il s’en suivait un exil car l’individu
n’était plus admis de cœur chez les siens. Le
contact colonial allait tout de même porter un sacré coup à
ses mécanismes de régulation sociale. C’est la colonisation
qui a introduit, selon Ibrahima Thioub, le recours à l’enfermement
comme sanction dans les sociétés africaines. L’administrateur
colonial n’avait su trouver autre moyen de canaliser les récalcitrants
au nouvel ordre qu’en ayant recours à la prison. Ce qui a créé
un traumatisme chez les africains. Ainsi, les premiers aristocrates que l’administration
a cherché à emprisonner se sont suicidés, selon M Thioub.Le
nouveau mécanisme de gestion des infractions sociales s’est aussi
bâti sur une conception que le colon avait de l’Africain en général.
Suivant cette conception qui réduisait les autochtones à une masse,
la nouvelle administration a initié le mode d’emprisonnement collectif.
Une atteinte fondamentale aux droits de l’individu, de l’avis du conférencier.
N’empêche que la pratique s’est perpétuée
avec l’accession à l’indépendance. Mieux elle s’est
confortée car, la plupart des lieux d’enfermement datent de l’époque
coloniale. On assiste ainsi à une surpopulation dans les prisons et à
des manquements dans les capacités de prise en charge des détenus.
De telles conditions de détention ne s’inscrivent pas dans le respect
des droits du prisonnier et ne contribuent pas à sa rééducation.Le
milieu carcéral le noie plutôt. Il en découle alors des réponses
de la part des prisonniers eux-mêmes qui ont recours à la mutinerie
dans les prisons en raison du traumatisme né de l’enfermement entre
quatre murs. Parfois aussi, les prisonniers prennent simplement la poudre d’escampette.
C’est l’évasion. Recours auquel se sont illustrés effectivement
Yaadikon durant l’époque coloniale et tout récemment Ino.
Une sorte de défi qu’ils ont lancé à l’ordre
existant, le premier, Yaadikon, de son vrai nom Babacar Guèye, à
l’autorité coloniale et le second Alioune Abatalib Samb alias Ino,
à l’autorité sénégalaise. Ibrahima Thioub voit
en ces cas des similitudes, en raison de la gestion apportée par les différentes
administrations aux deux affaires.Quoi qu’il en soit,
l’enfermement apparaît comme un mode de gestion des enfreints à
l’ordre social ignoré des Africains. Mais dans le processus de réappropriation,
les autorités post-indépendance s’y sont mal prises. Avec
notamment des modes d’emprisonnement identiques à ceux de l’ordre
colonial qui sur la question avait une conception sous-tendue par un certain nombre
de préjugés racistes. Une invite est alors
faite aux autorités à revoir les conditions de l’enfermement.
Ousmane Ibrahima DIA (Le Quotidien)
>>>> Saly,
concours des truands : la SAPCO a gagné
(*)
Dans son conflit avec des promoteurs : Le tribunal
condamne la Sapco.
La justice de ce pays vient de poser un dilemme quasi-cornélien au directeur
général de la Société d’aménagement de
la Petite-Côte (Sapco). La société de M. Ndiouga Sakho se
trouve mise devant ses responsabilités dans l’affaire qui l’oppose
à la Sci Villagy Constructions. Le tribunal régional de Dakar a
en effet condamné la Sapco à «signer le contrat de bail relatif
à la parcelle objet du Tf 3405 TH abritant le complexe touristique Ranch
de Saly». Cette décision est accompagnée d’une astreinte
de 100 000 francs Cfa par jour de retard. On se rappelle qu’interpellé
par Le Quotidien à ce sujet, le directeur Ndiouga Sakho avait déclaré
(Voir Le Quotidien n°329 du 4 février 2004) : «Je ne ferai que
ce que m’exigeront les juges.» C’est à croire que quand
ils l’ont attrait devant les juridictions, les plaignants lui ont dit, d’une
certaine manière, Chiche ! Il faut néanmoins
souligner la constance et la rigueur dont la justice sénégalaise
a fait montre dans cette affaire. Toutes les fois que les juges sénégalais
ont eu à connaître de cette affaire, ils ne se sont jamais dédits,
et ont toujours donné raison à la Sci Villagy Construction. Pour
les lecteurs qui ne sont pas informés des racines de l’histoire,
il faut signaler brièvement qu’il s’agit des avatars d’un
litige qui a opposé au départ un promoteur immobilier, la Sci Villagy
Construction, représentée par son directeur Daniel Bressan, contre
deux exploitants touristiques à qui il avait loué son complexe.
Celui-ci y exploitait un complexe touristique, dénommé «Oasis
de Saly», sur un terrain acquis depuis 1992 auprès du Conseil rural,
avec approbation du préfet de Mbour et validation des services du Cadastre
de Thiès. Tout en mettant son complexe en location, le promoteur cherchait
à régulariser sa situation en obtenant de la Sapco le bail qui lui
faisait défaut. C’est sur ces entrefaites que ses locataires ont,
en complicité avec l’administrateur provisoire de leurs biens, monté
une manœuvre sordide pour dépouiller la Sci Villagy de sa propriété.
Il a fallu cette fois encore, une décision de justice pour remettre de
l’ordre dans cette histoire. Mais le plus rocambolesque était que,
la Sapco qui rechignait à octroyer le bail à la Sci Villagy, l’avait
accordé sans aucune difficulté au couple d’escrocs, au moment
même où l’affaire était pendante en justice. Cette manière
de faire du directeur Sakho avait d’ailleurs soulevé beaucoup d’interrogations.
Pour la petite histoire, l’un de ces associés a fini par être
expulsé du Sénégal, lors des représailles de Wade
contre les charters de Sarkozy, l’ancien ministre de l’intérieur
de France. Cependant, la décision de justice remettant
la Sci Villagy dans ses droits n’avait pas convaincu la Sapco de changer
d’option et d’en finir avec ses manœuvres dilatoires. Ce qui
avait porté un lourd préjudice aux propriétaires du «Ranch
de Saly». Pendant longtemps, ils n’ont pas pu mettre leur propriété
en location, faute du bail indispensable. Il n’y a pas longtemps qu’un
expatrié a voulu leur faire confiance et sauter le pas. Le complexe a été
rouvert sous l’appellation «Complexe hôtelier Angel Fatou».
C’est, bizarrement, en ce moment là que d’autres problèmes
ont surgi. Des jeunes du village, certainement manipulés, se sont mis à
manifester devant l’hôtel, sous prétexte que le terrain leur
appartiendrait. Et la Sapco leur a prêté une oreille très
attentive, alors que Ndiouga Sakho ne pouvait prétendre ignorer que le
complexe est sur un terrain dont elle gère le bail. La
Sci Villagy a perdu plusieurs millions de francs Cfa depuis le début de
cette histoire. Et force est de reconnaître que, pour l’essentiel,
cela est du fait de la Sapco. Pour une structure sensée encourager et promouvoir
le tourisme et vendre la destination Sénégal, la Sapco s’y
prend d’une manière particulière. Il reste à espérer
que la décision de justice qui vient d’intervenir mettra le point
final à une affaire dans laquelle la société de Ndiouga Sakho
n’a pas le beau rôle. Mohamed GUEYE (Le
Quotidien).
>>>> Dakar,
50% de la viande contaminée aux antibiotiques (**)
Consommation de viande à Dakar : Attention, danger ! Les
Dakarois avides de viande sont susceptibles de souffrir de nombreuses
affections, des plus bénignes aux plus dangereuses. Cela,
parce que près de la moitié de la viande qu’ils
consomment est absolument impropre. Les vétérinaires
indiquent les responsables, et tirent la sonnette d’alarme.
Environ la moitié de la viande consommée
par les Dakarois est contaminée par les antibiotiques. Une
étude commanditée par l’institut Pasteur montre
en effet que 42% de la viande bovine commercialisée à
Dakar est impropre à la consommation. L’étude
a été réalisée dans les agglomérations
de Dakar et Rufisque, entre les mois d’avril et juillet 2003.
Elle a porté aussi sur les ovins et les poulets. Il en ressort
que la viande de mouton consommée à Dakar, est contaminée
à 11,4%, et les poulets à 3%. Les enquêtes ont
été faites par Antoine Stevens et Béatrice
Châtaignier de l’institut Pasteur. Leur étude
a été commandée par la Direction de l’élevage
et le Service de coopération et d’action culturelle
(Sac) de l’ambassade de France. Le choix
de Dakar pour l’étude se justifie en ce que cette région
est la principale zone de convergence de différents animaux
destinés à l’abattage et à la consommation.
Cette étude présentée lors du dernier «Jeudi
de la Direl», qui se tient à la Direction de l’Elevage,
a démontré que des résidus d’antibiotiques
trouvés dans des morceaux de viande fraîche, sont les
traces de traitements antimicrobiens pratiqués peu avant
l’abattage. Elles sont la preuve que les délais d’attente,
la durée du traitement ou les modalités d’injection
de ces animaux n’ont pas été respectés.Cette
présence d’antibiotique dans les aliments peut entraîner
des risques de différente nature pour les consommateurs.
Il peut s’agir des réactions «comme le déclenchement
de réactions allergiques chez certaines personnes. Ces réactions
sont bénignes, le plus souvent, mais parfois mortelles. Il
peut y avoir aussi une action cancérigène de certains
résidus de médicaments, dont l’ingestion répétée
et prolongée peut induire le développement de tumeurs
cancéreuses. Et il ne faut pas négliger une possible
action toxique des résidus sur le fœtus et les nouveaux-nés
par le biais de l’allaitement maternel», a expliqué
l’un des auteurs de l’étude, M.Stevens. Ces bactéries
peuvent aussi entraîner la modification de la flore intestinale.
«Les résistances bactériennes
aux antibiotiques au Sénégal, demeurent importantes»,
affirme M. Stevens. Cela complique considérablement la tâche
des médecins. Mais les vétérinaires sont concernés
aussi, car l’efficacité des traitements de première
intention est fortement réduite. A cela s’ajoute le
manque d’information dans tous les pays d’Afrique de
l’Ouest, sur la présence de ces résidus bactériens
dans la viande. Selon les explications fournies
par M. Stevens, «les prélèvements de viandes
rouges ont été effectués en suivant une méthode
aléatoire non systématisée». Pour les
volailles, les élevages prélevés ont été
tirés au sort parmi les élevages périurbains
de Dakar. L’analyse des résidus d’antibiotique
a été effectuée par la méthode des quatre
boîtes, c’est–à-dire diffusion de la gélose
méthode de référence de l’agence française
de la sécurité alimentaire des aliments, permettant
de détecter les familles d’antibiotiques que sont la
béta-lactamine, les tétracyclines, les sulfamides,
les aminosides, les macrolides. L’analyse
montre qu’il existe une forte proportion des résidus
détectés dans les viandes rouges. Pour les acteurs
de ce secteur, vétérinaires, coopérants et
employés du ministère de l’Elevage, pour lutter
contre ce fléau, il faut une vaste campagne de sensibilisation
et de surveillance permanente de la qualité des viandes.
Mais surtout sur les pratiques lors de l’étape d’embouche
des animaux, toutes espèces confondues, et la surveillance
des filières d’approvisionnement en médicaments
vétérinaires. Les auteurs de
l’étude, pour leur part, recommandent : «de mettre
en place un plan de surveillance permanent de la qualité
des viandes» pour y déceler «des résidus
d’antibiotiques et des formes de résistance bactérienne».
Ils ajoutent aussi qu’il «convient de surveiller particulièrement
les pratiques lors de l’étape d’embouche des
animaux, toutes espèces confondues». Plus
important encore, aux yeux de Béatrice Châtaigner et
Antoine Stevens, «une sensibilisation des opérateurs
sur les doses à administrer et les délais d’attente
avant abattage paraît indispensable, en s’inspirant
des travaux effectués dans la filière volaille. La
surveillance des filières d’approvisionnement en médicaments
vétérinaires doit impérativement être
accrue». Enfin, les consommateurs doivent être informés,
exiger des contrôles et des produits de qualité et
refuser les pratiques susceptibles de nuire à leur santé.
Ce qui implique une pression sur les professionnels et sur les services
chargés du contrôle. Le représentant
de la coopération française présent à
la conférence a une vision encore plus grande. Selon lui,
«il s’agit d’éviter les scandales alimentaires
qui ont secoué l’Europe ces dernières années
et faire en sorte qu’il y ait une meilleure prise de conscience
sur la sécurité animale et végétale
sur le plan qualitatif. Et provoquer une prise de conscience sur
les enjeux de la sécurité alimentaire».
Safiètou KANE (Le Quotidien)
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